La ville des Mille bougies, Béjaïa, l'antique Saldea, l'ex-capitale des Hamma-dite redore son blason et ressemble de plus en plus aux grandes villes côtières des deux rives méditerranéennes durant les soirées rama- dhanesques. Un statut qu'aucun ne veut estomper avec la fin du mois sacré, étant donné que nous sommes en pleine période estivale. Avec la canicule de cette dernière ligne droite du mois sacré, où il fait bon de sortir en soirée, l'affluence nocturne bat son plein. Comme il est de coutume, chaque année, le mois de Ramadhan est animé jusqu'à une heure tardive de la nuit, et cela, après avoir passé une journée très dure. Les familles bougiotes, à l'instar de toute la société algérienne, vivent depuis l'arrivée du mois de Ramadhan, au rythme des soirées ramadhanesques aussi riches que diversifiées. Toutefois, durant ces soirées ramadhanesques, chacun choisit de passer sa soirée comme il l'entend. Une frange de gens se contentent uniquement de la prière des Tarawih. D'autres prolongent leurs soirées dans des cafés autour d'une table pour siroter un thé avec un kalbellouz comme accompagnement. Devenu une tradition dans la ville de Yemma Gouraya à l'instar du reste du pays, le Ramadhan ne se limite pas seulement au jeûne et à la prière, il est également le mois des folies, des courses, des sorties, de détente et de distraction nocturne. Les soirées se caractérisent également, par les visites familiales après le f'tour, la prière des Tarawih, les achats en faisant les magasins, et les incontournables soirées artistiques. Côté affluence, les endroits les plus fréquentés sont la Brise de mer, la Maison de la culture, le Théâtre régional Malek-Bouguermouh et les différents plateaux animés par le comité des fêtes réservés essentiellement aux soirées artistiques typiquement chaâbi. Néanmoins, ce qui caractérise ce mois, ce sont certainement les soirées artistiques qui attirent beaucoup de citoyens et de familles. En effet, pour ce mois de Ramadhan, les différentes entités, la Maison de la culture Taous-Amrouche, le Théâtre régional Malek-Bouguermouh ainsi que le Comité des fêtes de la wilaya de Béjaïa se sont mobilisés depuis le début de ce mois à travers la mise en place d'un programme riche et varié pour satisfaire les nombreuses familles. Poursuivant son programme d'animation des nuits du mois de Ramadhan, le comité des fêtes de la ville de Béjaïa (Cfvb) n'a pas connu de répit depuis la clôture de la 11e édition du Festival de la chanson amazighe qui a connu un franc succès. En effet, le comité des fêtes a enchaîné avec un large choix de plateaux artistiques au niveau de neuf quartiers de la ville de Béjaïa. Place Philippe, Sidi Soufi, Ighil El Bordj, Square carrefour du Cnet (feu rouge), Houmet Errich (Fort Clausel), Cap Ighil Ouazoug, Sidi Ahmed, plateau Amimoun, Brise de mer et pour la première fois, le plateau des Aiguades, restitué aux familles bougiotes et leurs hôtes de la saison estivale. Plus de 150 artistes professionnels et amateurs se sont produits et se produisent encore dans les différents sites retenus à cet effet. Du châabi, du folklore, de la variété kabyle, bref tout un choix pour des nuits animées. Pour sa part, le Théâtre régional Malek-Bouguermouh de Béjaïa, la structure et ses instances dirigeantes sont au rendez-vous comme chaque année. Un riche programme est concocté pour égayer les soirées ramadhanesques. Galas artistiques, pièces théâtrales de différents théâtres régionaux du pays sont présentées durant tout le mois de Ramadhan. Quant à l'animation des soirées ramadhanesques au niveau de la Maison de la culture de Béjaïa, cette dernière ne s'est pas limitée cette année aux traditionnels galas artistiques qui attirent la foule, mais également, à la projection de film, aussi bien pour les adultes que pour les enfants en plus des conférences-débats sur des thèmes religieux. Pour ne pas être en reste, l'Association Project'heurts de Béjaïa marque sa présence durant ce mois de Ramadhan pour prolonger ses activités durant toute l'année avec des projections de courts, moyens et longs métrages à la cinémathèque de Béjaïa. Par ailleurs, si le choix des trois grands sites su-cités est dominant, une autre frange préfère rester chez elle pour regarder les programmes des différentes chaînes algériennes avec leurs programmes plutôt variés durant le mois de jeûne. d'autres s'offriront des parties de dominos et autres jeux de cartes, (randa, le poker, le rami-poker et le poker américain appelé le hold'em qui fait son apparition à Béjaïa), ou tenter tout simplement leur chance au loto, un jeu très prisé durant le mois de jeûne dans les villages à l'intérieur de la wilaya notamment.