Une nouvelle affaire vient alourdir un climat politique déjà délétère. Le RCD a été sommé, hier, de quitter son siège national sis Didouche-Mourad. Cette expulsion été signifiée au responsable administratif du parti par un huissier de justice. La formation de Saïd Sadi qui a tenu «à rappeler que ce local a été mis à la disposition du Rassemblement par la chefferie du gouvernement en 1990», informe que «la propriété remonte au transfert des biens entrant dans le cadre des négociations des Accords d'Evian». Cet état de fait, selon le RCD, impose «au gouvernement algérien de défendre la propriété ou la mise à disposition de biens au profit des institutions algériennes comme c'est le cas dans cette affaire». Cela dit, le parti de Sadi ne manque pas de faire un rapport avec la proximité de la présidentielle et relève qu'«un tel hasard de calendrier n'est pas fortuit». En effet, la suspicion que nourrit le RCD est quelque peu légitime au sens qu'une pareille démarche à quelques jours de l'ouverture de la campagne électorale est de nature à perturber très sérieusement le travail des militants dans un contexte déjà chargé d'électricité. En effet, le RCD retient que cette menace d'expulsion de son siège national «vient s'ajouter à une liste, déjà longue, d'entraves dressées devant le Rassemblement pour l'empêcher d'exprimer son opposition au président-candidat.» En fait, cette visite d'huissier intervient quelques jours après l'élimination d'Ahmed Taleb-Ibrahimi que ce dernier qualifie lui-même de politique, et l'invalidation du 8e congrès du FLN. Autant «d'incidents» qui pénalisent les adversaires directs du chef de l'Etat dans la course à la magistrature suprême. Enfin, le parti de Sadi ne compte pas s'arrêter là, et promet de ne pas accepter «le fait accompli, fut-il habillé d'un juridisme qui n'en est pas à sa première forfaiture». La scène politique nationale, déjà chargée en événements négatifs, vient donc de s'alourdir d'une nouvelle affaire qui va peser sur un climat délétère.