«Il faut en finir avec l'image négative du rap» Vous ne le connaissez pas peut-être, mais son clip Pensée Déprime que vous pouvez apprécier sur YouTube est un morceau à écouter sans modération. Un rap coloré et sobre d'un artiste qui souhaite gagner lui aussi sa place dans la nébuleuse galaxie du disque en Algérie. Lui, c'est un talentueux jeune artiste qui monte doucement, mais sûrement...Pour peu qu'il ait les moyens pour le faire... L'Expression: Peux-tu te présenter à nos lecteurs? Snoop la Pêche: je suis actif dans le domaine du rap depuis 2007. C'est à l'âge de 20 ans que j'ai commencé à écrire des morceaux. Aujourd'hui, j'ai 27 ans. j'ai acquis cela grâce à mon père qui jouait de la guitare. C'était une passion chez lui sans pour autant se professionnaliser dans la musique Il m'a inspiré en quelque sorte. A 18 ans, je touchais à la guitare. Et la culture rap? Je l'ai acquise au contact des amis qui viennent de France, et qui venaient s'installer en Algérie. A force d'écouter, les rimes venaient et je commençais à écrire. Ici à Alger, j'ai réellement débuté mon parcours dans la musique en 2007 avec le groupe Freeklane. C'était le contact, les compositions, surtout avec Chemsedine. J'ai eu la chance de travailler avec lui, de posséder des compositions en travaillant sur le logiciel. On collaborait ensemble. Depuis 2007, tu as mis donc le pied à l'étrier rap. C'est quoi ton rap de prédilection. Celui que tu aimes toi? C'est beaucoup plus le rap classique, les AIM? NTM la rumeur, la Cliqua. L'ancienne génération du rap... Et aujourd'hui, en tant que jeune musicien et rappeur qui se lance dans ce domaine, quels sont tes projets? D'ailleurs tu viens de sortir un single Pensée déprime... Oui. J'ai encore des compositions de son, mais avec des prises qualité studio. Mais si je décide de sortir ça avec l'aide d'un éditeur, faudra tout enregistrer dans un studio et cela demande un travail complet. Le morceau Pensée déprime est inspiré de mon propre quotidien et je vois que c'est celui des autres aussi. Ce sont des moments de vie qui m'ont marqué. A force de se retrouver dans le milieu de la musique, ça devient un moment d'évasion que de composer. Le déclic vient de là et tu as envie de dire de plus en plus de choses. Musicalement, ton rap est loin d'être hardcore, mais ça flirte avec le zouk, une musique assez colorée et soft, bien que les paroles soient assez mélancoliques. Oui, il y a un esprit africain dès le début, car j'aime beaucoup, et après j'ai osé le rap chanté, au lieu du free style et ça a marché. Le morceau a été apprécié et tant mieux. J'ai d'autres morceaux dans le tiroir. J'attends juste de trouver un studio et attaquer le projet de l'album. Il faut trouver aussi les moyens qui vont avec, car ce n'est pas facile de se permettre tout ça. Ce n'est pas aussi facile que l'on s'imagine, mais ça va venir Incha Allah. Doucement, mais sûrement. Et tu n'as pas vu avec tes amis du groupe Freeklane? Si, on en a discuté. Seulement il y a des clips qui vont suivre. J'ai d'ailleurs collaboré avec un artiste qui est dans le RNB et Chemsou aussi, qui m'ont aidé dans la réalisation du clip de Pensées déprime, sans oublier le groupe Freeklane en entier qui m'a aidé et encouragé pour qu'il y ait d'autres clips encore Incha Allah. Maintenant, les gens veulent voir, on balance du son rap. La chanson par la suite est morte. Les gens veulent du visuel et la qualité de l'image parle. Aujourd'hui ça va avec. Souvent, les rappeurs ont des causes à défendre. Quelles sont les tiennes? Personnellement, je veux et je réclame et je lance un message à tous ceux qui font du rap, à se montrer. Je veux rectifier une certaine fausse image du rap qui se veut celle des marginaux, de classe ratée. On réclame juste nos droits. Les rappeurs sont souvent blâmés et mis à l'écart. Cette image du rappeur voyou, on ne veut plus l'entendre. Car il y a des jeunes talents qui bossent, qui font du bon son, qui se donnent à fond et qui se sacrifient même. Il ne faut pas les voir autrement que des chanteurs qui essayaient de faire leur travail, alors qu'on leur colle une image radicale carrément, sinon le potentiel est là. Les thèmes que je voudrais aborder sont l'amour, les droits des artistes, tout en ayant un grand intérêt pour la musique. J'espère qu'on nous écoutera. J'ai déjà, pour rappel, collaboré sur scène avec le rappeur Sido La Dose, Hayet Zerouk ainsi que Chemsou du groupe Freeklane. J'espère que mes textes qui véhiculent de la générosité trouveront une écoute face à ce monde qui va de travers.