A huit mois du rendez-vous de la présidentielle, le plus important chantier politique demeure en suspens pour les Algériens. C'est le black-out total. Le projet de révision de la Constitution ne fait plus parler de lui. Le sujet a disparu même des colonnes de la presse. Alors qu'elle devait faire l'objet d'un grand débat national, la confection de la nouvelle loi fondamentale reste un secret d'Etat. Aucune information n'a filtré sur le contenu de ce projet. A huit mois du rendez-vous de la présidentielle, le plus important chantier politique demeure en suspens pour les Algériens. Jusqu'à présent, on ne sait plus où en est le processus. La dernière déclaration en date, c'est celle du Premier ministre, Abdelmalek Sellal qui a fait savoir que la commission chargée de réviser la Constitution a fini son rapport. «Le rapport final de la commission d'experts chargée d'élaborer l'avant-projet de loi sur la révision de la Constitution est fin prêt et sera remis au chef de l'Etat dès son retour au pays», a-t-il déclaré lors de la clôture de la session parlementaire du printemps, le 4 juillet dernier. Depuis, aucun responsable ne s'est exprimé sur ce sujet. Même les partis qui ont fait de ce sujet leur cheval de bataille n'en parlent plus ces derniers temps. Pourtant, ce n'est pas n'importe quel projet. Il s'agit du plus important chantier du processus des réformes politiques lancé en 2011 et qui concerne l'avenir des 36 millions d'Algériens. La nouvelle Constitution risque de soulever la colère des partis politiques qui crient à la marginalisation. Ces derniers ont souhaité être associés à l'élaboration du texte fondamental du pays, mais en vain. La mission a été confiée à une commission composée de cinq juristes ce qui a irrité davantage les partis politiques. Surtout qu'il ne s'agit pas d'une révision partielle. La future Constitution va remodeler tout le paysage politique. La nature du régime politique, le nombre de mandats présidentiels, les libertés collectives et individuelles sont autant de points qui seront probablement modifiés. Même si des consultations ont été lancées en 2011 autour de ce projet, il n'en demeure pas moins que cela reste insuffisant pour les partis. «La commission chargée de la révision de la Constitution va-t-elle prendre en considération leurs propositions?», s'interrogent les uns et les autres. Ce qui est sûr, la publication du contenu de la nouvelle Constitution ne se fera pas sans bruit. Vu que le rendez-vous de la présidentielle approche, la nouvelle Constitution ne tardera pas à voir le jour. Celle-ci sera, sans aucun doute, au menu de la session parlementaire d'automne. Selon le quotidien arabophone Ennahar, le rapport final d'avant-projet de la révision de la Constitution a été transmis au chef de l'Etat dès son retour au pays. L'adoption de la nouvelle Constitution va se contenter de l'aval du Parlement. Les observateurs de la scène politique écartent le recours à un référendum pour l'adoption de la Constitution. Pourquoi? Pour la simple raison que les délais sont trop courts. A huit mois d'une élection présidentielle, l'organisation d'un référendum reste une équation impossible. D'autant plus qu'en cas de référendum, le président de la République sera contraint de mener campagne lui-même pour ce projet. Selon certaines sources, le chef de l'Etat avait prévu de convoquer une session extraordinaire du Parlement au cours du mois de mai dernier, en vue de faire adopter son projet de révision de la Constitution. Ainsi, il est fort probable que le texte portant révision de la loi fondamentale, sera soumis uniquement au Parlement en septembre prochain.