N'a-t-on pas les moyens de soigner nos cancéreux? N'a-t-on pas le courage de veiller sur la bonne gestion de ce Cpmc? N'a-t-on pas l'audace d'améliorer les conditions d'hygiène? La situation dans laquelle se trouve le Centre Pierre et Marie Curie d'Alger (Cpmc) est des plus dramatiques. Depuis plusieurs jours, une bonne partie des appareils de radiothérapie et de radiologie du Cpmc sont en panne, apprend-on de sources hospitalières. Même les simulateurs utilisés pour repérer les endroits à traiter chez les cancéreux, ne sont plus fonctionnels. Depuis plusieurs jours, les cancéreux sont carrément refoulés. Les nouveaux malades qui affluent au Cpmc sont renvoyés ou orientés vers le centre anticancer du CHU de Blida. Les responsables de cette structure, au lieu d'anticiper sur ce type de carence, se découvrent d'une nouvelle vocation. Celle qui consiste à rassurer. «Les équipes de maintenance sont sur place pour régler le problème», rétorquent les responsables du service de radiothérapie du Cpmc. Entre-temps, pour les malades qui se présentent pour des séances de radiothérapie, le Cpmc délivre des rendez-vous pour début 2014. Comme quoi, au lieu de prendre en charge véritablement les cancéreux, qui doivent prendre leur mal en patience, l'on excelle dans la gestion des rendez-vous sur les calendriers! Actuellement, le Cpmc est pris d'assaut. De nombreux malades réclament leur traitement. Même les cancéreux nécessitant des séances de chimiothérapie sont abandonnés à leur sort puisque les pannes fréquentes affectent le matériel médical du Cpmc. Bien sûr, la formule est bien préparée! Les malades sont orientés vers le privé pour effectuer une imagerie à résonance magnétique (IRM). C'est à se demander pourquoi le matériel médical n'est affecté de panne que dans les structures publiques. Le ministère de la Santé est plus que jamais sommé de réagir, d'autant plus qu'il s'agit là d'un vrai scandale. Il est légitime, dès lors de se demander à quoi servent les cagnottes que le ministère injecte chaque fois pour améliorer la prise en charge de ces malades.Le drame ne s'arrête pas là. Même le service de radiologie du Cpmc est également à l'arrêt depuis une année. Il ne dispose que de 70 lits alors qu'il reçoit quotidiennement environ 120 malades. N'a-t-on pas les moyens de soigner nos cancéreux? N'a-t-on pas le courage de veiller à la bonne gestion de ce centre? N'a-t-on pas l'audace d'améliorer les conditions d'hygiène? N'a-t-on pas les moyens d'enquêter et d'arrêter ces privés qui dilapident l'argent des personnes à la fois gravement malades et souvent démunis? Sous d'autres cieux, les responsables qui gèrent ce type de structures, se seraient retrouvés en prison pour la moindre panne. Que le ministre de la Santé réagisse dans l'urgence car il s'agit là d'une non-assistance à patients agonisants!