Les universités sont désormais obligées de trouver leurs propres ressources financières L'Etat ne peut plus financer ce secteur budgétivore à cause du grand chaos qui y règne. Le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a décidé récemment d'ouvrir tous les établissements universitaires, sous sa tutelle, à l'investissement privé. Cette décision vise à réduire les dépenses du Trésor public. Ainsi, les universités sont désormais obligées de trouver leurs propres ressources financières. L'objectif à travers cette mesure est de permettre aux universités et autres instituts de s'autofinancer. L'Etat ayant décidé d'arrêter de les financer graduellement en raison des sommes astronomiques allouées annuellement à ce secteur budgétivore mais non rentable. Aussi, fait-il noter que l'Etat ne peut plus contrôler cet argent à cause de la mauvaise gestion et le grand chaos qui règne dans le secteur. En effet, cette nouvelle approche ayant pour objectif d'assurer à l'Université algérienne son indépendance financière, loin des aides de l'Etat, en trouvant de nouveaux fonds, vient immédiatement après la décision d'ouvrir le secteur au privé. C'est-à-dire permettre aux privés, pour la première fois, de créer leurs propres établissements universitaires dans certains domaines. La tutelle a proposé aux établissements universitaires, à savoir des universités, laboratoires et centres de recherche, de soumettre des services commerciaux rentables. Cela peut se faire à travers la conclusion de contrats avec des ministères, institutions et organismes publics et privés pour leur fournir des services purement commerciaux parallèlement avec ses tâches principales. L'arrêté ministériel n°353 a bien défini la nature des services commerciaux autorisés. Il s'agit de réaliser des études, recherches, analyses d'affaires ainsi que d'organiser et d'encadrer des conférences, des séminaires, des forums et des journées d'étude, en plus d'offrir des assistances techniques et des conseils dans le domaine de la pédagogie tout en menant des expertises et des conseils scientifiques. Outre la préparation des documents, la conception des méthodes scientifiques et éducatives et la fourniture des services de transcription et d'impression figurent dans la liste des services autorisés. Les universités sont également appelées à publier et imprimer des magazines et des revues scientifiques, techniques et pédagogiques et à rendre leurs espaces disponibles pour l'organisation des activités scientifiques, pédagogiques, culturelles et des cours de formation et de perfectionnement, des concours, des examens et tests professionnels. Les universités sont aussi autorisées à vendre directement leurs produits finis. Le même arrêté ministériel a aussi prescrit clairement les modes d'allocation des ressources financières provenant de ces services commerciaux ainsi que les méthodes de leur distribution. Le Trésor de l'Université bénéficiera de 25%, l'unité d'enseignement et de recherche qui ont accompli le service auront 5% afin d'améliorer leurs conditions d'emploi, alors que 15% iront au Fonds national de la recherche scientifique. Les 50% restants seront distribués aux réalisateurs. Certes, c'est une bonne chose qui encourage le chercheur, l'enseignant, les étudiants et l'Université algérienne, en général, à innover et à créer de nouveaux créneaux et surtout de passer vers le concret, mais sommes-nous vraiment prêts à fournir de tels services de recherches ou d'analyses? Les services offerts pourront-ils substituer le financement étatique lorsqu'on sait que l'enseignement supérieur est un secteur budgétivore?