Photo : Riad Par Billal Larbi Une grève de 15 jours (renouvelable) sera observée à partir du 30 mai prochain à travers les universités et centres universitaires d'Algérie. En outre, il sera procédé à l'arrêt de toutes les activités pédagogiques scientifiques s'y déroulant. C'est la décision phare prise à l'issue du conseil national des enseignants du supérieur, réuni en session ordinaire les 13 et 14 mai dernier à Alger, dans le but d'interpeller les pouvoirs publics sur les difficiles conditions de travail des enseignants, caractérisées par la marginalisation de ces derniers. Lors de cette rencontre, à laquelle ont pris part 27 sections affiliées au conseil national, un constat peu reluisant prévalant au sein de l'université a été fait. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, les participants à la rencontre en question qualifient la situation à l'université algérienne d'alarmante et de catastrophique. Ils noteront avec un grand regret «le non-respect des engagements de la tutelle et l'absence de volonté des pouvoirs publics à construire un partenariat pour la prise en charge effective des revendications des enseignants et à bâtir une université publique performante au service du pays». Parmi les revendications les plus chères aux enseignants, celle relative au régime indemnitaire a assurément occupé une grande partie des débats lancés à la faveur de cette rencontre. Dans ce cadre, les participants au conseil se sont étonnés au sujet du fait que les promesses faites dans le cadre des travaux de la commission mixte englobant le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et le Conseil national des enseignants du supérieur (MESRS-CNES) soient restés lettre morte en dépit du fait que le statut particulier de l'enseignant chercheur a été promulgué en avril 2008. Pour les rédacteurs du communiqué, les promesses non tenues dénotent «le mépris absolu des pouvoirs publics vis-à-vis de l'enseignant et l'absence inquiétante de stratégie pour l'université». Pour eux, la démarche imposant aux enseignants chercheurs d'attendre la promulgation de l'ensemble des statuts particuliers des autres secteurs pour débloquer leur régime indemnitaire ne repose sur aucune logique. Sur un autre volet, les enseignants réunis dans le cadre du Conseil national des enseignants du supérieur dénonceront «le mutisme de la tutelle et des pouvoirs publics et leur incapacité à faire face à la situation préoccupante de l'université», énergiquement dénoncée à maintes reprises par le CNES. Selon eux, «l'absence de management et de perspectives dans la mise en place des réformes pédagogiques et de recherche a permis à la gabegie et au clientélisme de régner en maîtres dans l'ensemble de nos établissements universitaires, ouvrant ainsi les voies à la ‘hogra', à la violence et à de multiples comportements et fléaux qui dénaturent et déforment l'image de l'université», est-il mentionné dans le communiqué en question.