Elle est censée représenter les commerçants et artisans algériens, mais rares sont ceux qui lui obéissent réellement et appliquent sur le terrain les engagements et décisions qu'elle prend. L'Union générale des commerçants et artisans algériens, a-t-elle perdu la face après le cinglant revers qu'elle a essuyé de la part des commerçants qui avaient refusé d'obéir à son mot d'ordre, en fermant boutique durant la fête de l'Aïd? On se rappelle, ce syndicat avait annoncé, la veille, qu'il avait donné instruction aux commerçants afin qu'ils assurent un service minimum à l'occasion de cette fête religieuse. Mieux, son porte-parole, après avoir donné lecture des nouveaux textes de lois obligeant, désormais, les commerces à assurer une permanence durant les jours fériés, il avait, en outre, souligné que des listes étaient en préparation et que les walis étaient chargés personnellement de leur application et suivi sur le terrain. De leur côté, les commerçants s'étaient engagés à ouvrir durant l'Aïd, du moins ceux qui étaient portés sur les listes. Des représentants de fédérations qui avaient pris part à ces réunions, s'étaient engagés, eux aussi, à assurer un service minimum pendant les deux jours de l'Aïd. Le président de la Fédération des boulangers a même précisé que plus de la moitié des 22.000 boulangeries recensées à travers le pays, assureraient leur service. Résultat des courses. Non seulement, les boulangeries n'ont pas respecté la consigne, en baissant rideau, mais même ceux qui étaient de permanence ont fait défection, du moins une bonne partie d'entre eux. Pour se défendre, certains invoquent une panne d'électricité, d'autres l'absence des artisans partis, selon eux, au bled pour passer la fête de l'Aïd avec leurs parents. Tout le monde sait, pourtant, que ces justifications ne tiennent pas la route et que c'est pour d'autres raisons qu'ils n'ont pas suivi le mot d'ordre de l'Ugcaa. D'après les boulangers, l'Union générale des commerçants et artisans algériens n'est plus représentative et que ses membres ne s'impliquent pas assez et n'ont plus d'emprise sur les commerçants. Mais selon certains, c'est l'absence de contrôle et de sanctions qui sont à l'origine de cette anarchie constatée particulièrement durant les jours de fête. En promulguant de nouveaux textes de lois, on pensait que le gouvernement allait, enfin, mettre un terme à cette anarchie et à ces fermetures récurrentes des commerces pendant les jours fériés. Malgré les peines sévères qu'il a prévues à l'encontre des contrevenants, allant de la fermeture de leur local commercial pour une durée d'un mois, au paiement d'une amende pouvant atteindre 500.000 DA, la plupart des commerçants sont restés sourds à l'appel qui leur avait été lancé par l'Ugcaa et le ministère du Commerce. Ce dernier attend les rapports des 1600 contrôleurs dépêchés sur le terrain pour entamer les procédures d'usage, mais c'est au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales qu'incombe la responsabilité de l'application de la loi et des sanctions qu'elle a prévues à l'encontre de ceux qui l'enfreignent. Les walis qui sont chargés d'y veiller n'ont plus aucune excuse. Ils doivent maintenant passer à l'action, comme le leur permet la nouvelle loi, en prenant des sanctions fermes contre les commerçants qui n'ont pas respecté leurs engagements, en fermant leurs commerces durant l'Aïd. C'est de cette façon qu'ils rétabliront l'ordre et dissuaderont à l'avenir les commerçants qui essayeront de recommencer. C'est sûr, cela ne va pas plaire à beaucoup d'entre eux, mais pour les citoyens qui ont galéré durant l'Aïd pour trouver du pain ou du lait, ce sera une première.