Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a, lui, jugé que «les nombreux morts dénombrés ce matin au Caire ne sont pas acceptables». La communauté internationale a unanimement condamné, hier, le «massacre» que connaît l'Egypte. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a «condamné dans les termes les plus fermes les violences qui se sont produites au Caire quand les services de sécurité égyptiens ont utilisé la force» contre les manifestants. Il a demandé «à tous les Egyptiens de concentrer leurs efforts sur la promotion d'une réconciliation sans exclusive», selon son porte-parole. Washington, qui assure officiellement ne pas prendre parti dans la crise égyptienne et évite soigneusement d'employer le terme de «coup d'Etat» pour ne pas devoir couper son aide militaire de 1,3 milliard de dollars par an, n'avait pas réagi, hier, en milieu de journée aux dernières informations. Mardi, le département d'Etat avait demandé au gouvernement intérimaire de «laisser le peuple manifester (...) pour faire avancer le processus démocratique». La chef de la diplomatie de l'Union européenne, Catherine Ashton, a appelé «les forces de sécurité à faire preuve de la plus grande retenue et tous les citoyens égyptiens à éviter de nouvelles provocations et une escalade» de la violence. Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a, lui, jugé que «les nombreux morts dénombrés ce matin au Caire ne sont pas acceptables». Le chef de la diplomatie britannique William Hague, «profondément inquiet de l'escalade de la violence en Egypte», a condamné l'usage de la force et appelé «les forces de sécurité à agir avec retenue». La France a également «mis en garde contre un usage disproportionné de la force» et appelé à «une logique d'apaisement», tandis que Berlin prônait une «reprise immédiate des négociations» pour empêcher «toute nouvelle effusion de sang». «La communauté internationale avec en tête le Conseil de sécurité de l'ONU et la Ligue arabe doivent immédiatement passer à l'acte pour faire cesser ce massacre», a demandé, dans un communiqué, le Premier ministre turc islamo-conservateur, Recep Tayyip Erdogan. Il a souligné que l'attitude conciliante de la communauté internationale à l'égard du «coup d'Etat» en Egypte «n'a fait qu'encourager l'actuel gouvernement en vue de son intervention d'aujourd'hui (hier)». Ankara avait, dès le début, qualifié de «coup d'Etat» la destitution par l'armée du président égyptien, issu des Frères musulmans. La Suède a estimé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Carl Bildt, que la «principale responsabilité» des «tueries» en Egypte incombait au régime.