Israël est monté d'un cran avec le massacre sauvage perpétré hier matin à Beit Hanoun. C'est à la fois du terrorisme d'Etat et un génocide. Qui peut arrêter le massacre des Palestiniens ? Les Israéliens sont décidés de mener jusqu'au bout une tuerie qui a tout l'air d'un véritable génocide. “Nous allons poursuivre nos opérations en Palestine”, assènent froidement les autorités israéliennes, après l'assassinat de 18 Palestiniens, hier, par des tirs d'artillerie israéliens. Rien ne semble arrêter la machine de guerre israélienne. Surtout pas le mouvement de réprobation internationale. L'Organisation de la conférence islamique (OCI) a pressé le Conseil de sécurité de l'ONU d'agir en urgence pour stopper le terrorisme d'Etat d'Israël. Dans la région, seule la Syrie rue dans les brancards, encore que se soit en termes de dénonciations. Estimant que l'agression sauvage israélienne est un défi à la communauté internationale, Damas, qui fait part de son inquiétude, exige du Conseil de sécurité d'arrêter ces massacres et de sanctionner Israël pour ses crimes répétés. L'émissaire de l'ONU au Proche-Orient, Alvaro de Soto, a avoué toute l'inefficacité de l'Organisation mondiale et se dit “choqué et consterné”. Le roi de Jordanie, Abdallah II, s'est contenté de dénoncer le massacre horrible commis par les forces israéliennes depuis Londres alors qu'il pourrait, selon des observateurs arabes, rompre ses relations diplomatiques avec l'Etat hébreu. L'Egypte, qui avait ouvert le bal de la normalisation avec Israël, n'en dit pas plus, appelant la communauté internationale à agir pour remettre le processus de paix sur les rails. En Occident, il n'y a que Rome à hausser le ton. Le ministre italien des Affaires étrangères, le socialiste Massimo D'Alema, a condamné l'escalade de la violence qui n'est pas acceptable, émettant le vœu d'une reprise des négociations. Face à cette réprobation et aux images insoutenables du massacre, alors que les habitants de la rue Hamad dans cette localité du nord de Gaza étaient en plein sommeil dans la nuit de mardi à mercredi ou que d'autres venaient de se lever pour prier, une pluie d'obus d'artillerie israéliens sont tombés sur des immeubles d'habitations, quatre femmes et quatre enfants figurent parmi les victimes, le Premier ministre Ehud Olmert et son ministre de la Défense Amir Peretz ont fini par exprimer leurs regrets et, cyniques, ils ont même offert à l'Autorité palestinienne une assistance humanitaire et médicale immédiate pour les blessés ! Pour le président palestinien, c'est une journée noire dans l'histoire des agissements israéliens contre le peuple palestinien qui rappelle tous les massacres perpétrés depuis le début du conflit israélo-arabe. Mahmoud Abbas a condamné pleinement le silence international et ceux qui justifient les actes commis par Israël dans une allusion voilée aux Etats-Unis qui ont, à plusieurs reprises, invoqué la semaine dernière le droit d'Israël à l'autodéfense en commentant les opérations militaires israéliennes à Gaza. Le Premier ministre palestinien, Ismaïl Haniyeh, du Hamas, qui a annoncé la suspension des discussions avec le président Mahmoud Abbas en vue de mettre en place un gouvernement d'union, menace de reprendre les attentats contre Israël. Il a, d'ores et déjà, l'appui des activistes du Fatah, le parti de Mahmoud Abbas. Le porte-parole de son gouvernement a assimilé Israël à un cancer qui doit être éradiqué. Israël a toujours joué la carte favorisant les extrémistes. D. Bouatta