Un appel est lancé à l'ensemble des travailleurs de tout bord pour venir en aide à l'artiste. Mais est-ce la solution? Le Comité préparatoire du syndicat national des artistes a annoncé mercredi au siège de l'Ugta, la création d'un fonds de solidarité au profit des artistes. Dans le cadre d'une conférence de presse animée par Rachid Doufan, président du Comité préparatoire, de Aïdoun Amar, secrétaire général du comité, Mme Djamila Kendil, conseillère de Mme la ministre de la Culture et de la Communication, Rachid Aït Ali représentant l'Ugta, M.Laroussi directeur de l'Unac, M.Hettab, comédien algérien et en présence du représentant de l'Onda et des membres coordinateurs et responsables de la section syndicale d'Alger dans les différentes disciplines (arts plastiques, musique, audiovisuel, poésie..) ainsi que des journalistes, il a été question de dévoiler les objectifs de ce fonds de solidarité et présenter les grandes lignes de l'avant-projet le régissant. «L'idée de la solidarité et le slogan des travailleurs», dira le représentant de l'Ugta. Ce fonds nous dit-on, aura pour mission la protection sociale des artistes démunis ou en difficultés. Profitant de la tribune de parole qui lui est offerte, l'artiste-peintre M.Mahfoud Mekhzoumi fera état de son cas, victime dit-il «de sabotage par le directeur de la culture de la wilaya de Ouargla, Mohamed Bekar.» Problème que Mme Kendil s'est engagée à régler prochainement. Les organes du fonds de solidarité des artistes se composent d'une direction générale, d'une commission de contrôle et d'une commission d'organisateurs. A cela, ajoute cet interlocuteur «des critères doivent être mis sur pied dans le choix des membres de ce syndicat qui sera basé sur l'objectivité et non pas sur le copinage. Il faut qu'il y ait un comité de surveillance». M.Rachid Aït Ali évoquera la nécessité du dialogue avec le ministère de la Culture et de la Communication. «Aujourd'hui, les artistes ont un interlocuteur, le ministère de la tutelle. Quand il y a cette structure, cette organisation dans la corporation, c'est un chemin qui monte, toutes les préoccupations des artistes seront discutées avec celle-ci. Il faut trouver un cadre adéquat». M.Aïdoun Amar, pour sa part, confiera: «Il ne faut pas assoiffer l'artiste et lui promettre un tas de choses. On veut aider l'artiste dans ses besoins sociaux. Nous lançons un appel de solidarité pour alimenter ce fonds. Il y a d'ores et déjà des artistes qui se sont mobilisés et qui sont prêts à animer des concerts au profit de ce fonds de solidarité. Il faut créer une dynamique, car cet argent qui viendra en aide aux artistes sera géré également par les artistes. Avant de commencer à promettre monts et merveilles, il faut savoir que ce fonds viendra pour combler et résoudre les problèmes sociaux des artistes démunis». Et Rachid Aït Ali de confier: «C'est l'Ugta qui a pris en charge Yahia Ben Mabrouk à hauteur de 90%. On n'a pas pu aider les artistes sinistrés à la suite du séisme car on n'a pas assez de moyens», regrette-t-il. Et d'expliquer: «Ce fonds est une caisse de prévention rapide, de solidarité sociale non pas administrative, c'est-à-dire gérée par des lois et des règlements...». Mme Kendil soulignera, quant à elle, le rôle du ministère de la Culture et de la Communication dans sa stratégie de soutien à l'artiste. Elle évoquera le rôle de l'Onda qui permet à l'artiste - et ses ayants-droit - de bénéficier d'une allocation de retraite pour améliorer sa situation. D'ici le mois de mai, nous assure-t-on, sera mis en place, le syndicat national des artistes. Pour ce faire, des rencontres du même genre sont indispensables dans chaque wilaya du pays. Le fonds de solidarité des artistes algériens, affilié à l'Ugta sera géré exclusivement par le syndicat national des artistes. Les ressources proviendront des subventions de l'Etat, des entreprises publiques et privées, d'organismes culturels (Onda, producteurs, éditeurs...). En somme, de l'ensemble des travailleurs pour peu qu'il soit sensible à la détresse et à la précarité de la situation de l'artiste en Algérie. Il a été en outre, proposé l'émission d'un timbre thématique de solidarité dont les recettes de la vente seront versées à ce fonds. Enfin, Rachid Doufan, le président du Comité préparatoire du syndicat national des artistes, de conclure: «L'artiste n'a pas besoin de tuteur car il est libre!». Un appel est lancé à l'opinion publique pour venir en aide à l'artiste en détresse. Mais est-ce là la bonne solution? Une forme d'aumône déguisée?