En l'absence d'un véritable plan de transport, les transporteurs clandestins ont trouvé leur place et pour des centaines d'usagers, sans ces «clans», il leur sera difficile de se déplacer. Les usagers sont confrontés à de réels problèmes notamment sur certaines dessertes carrément abandonnées par les transporteurs collectifs pour la seule raison que ces lignes ne sont pas rentables. Et les exemples sont multiples. Devant cette démission, les transporteurs clandestins investissent la ligne et les usagers savent, sans pour autant défendre ce qui est illégal, qu'en montant dans de tels véhicules, ils encourent quelques risques. Ainsi, ce que les Oranais appellent «hacharate», ces petites fourgonnettes qui assuraient la navette entre El Hassi et Canastel, via le troisième périphérique, ont été très utiles en suppléant les quelques bus de la défunte ligne H. Traqués par la police, ces «hacharate» qui assuraient la desserte à raison de 20 DA la personne, ont laissé le champ libre à des voitures légères et souvent récentes. On les trouve dans des stations, elles aussi informelles, surtout dans les localités de la périphérie d'Oran. Il en est de même pour l'axe Es-Seddikia - Belgaïd qui est affecté à la ligne 31 mais qui, devant le nombre limité de bus et l'importance du trajet, les usagers sont souvent contraints de recourir au «clans», notamment en fin de journée, alors que durant les jours fériés, ces transporteurs clandestins sont les seuls à assurer le transport des personnes. Une autre ligne prospère toujours entre Petit Lac et Chteibo et ce, en raison de l'incapacité des transporteurs collectifs de la ligne 39 de prendre en charge les nombreux usagers. Il est impensable que 2 bus soient affectés pour une ligne de près de 20 km étant donné que la station se situe près du Palais des Sports d'Oran. A ce propos, les citoyens considèrent que la guerre, même sporadique, aux clandestins doit être précédée d'une réorganisation du transport collectif. Souvent, on se retrouve avec plus de 50 bus pour une ligne telle la B' et aucun pour d'autres. La ligne place Kléber - Les Planteurs est également active et les clans sont vite reconnaissables à proximité de l'entame de la route de Ras El Ain. Ici, a longueur de journée, les clandestins font le va-et-vient contre 20 DA par personne. La ligne la Glacière - Ain Beida offre également les conditions pour l'activité informelle. Cependant, la ligne de la corniche oranaise demeure celle où les clans activent le plus. Un habitant de Trouville confirme que durant la saison estivale, les bus qui prennent le départ de Dar El Hayat préfèrent la destination des Andalouses du fait que le prix de la place est 50 DA contre «seulement» 20 pour Ain El Turk. Du coup, les transporteurs en quête de recettes optimales, n'hésitent pas à changer de direction au détriment de l'usager. Cette situation de manque fait l'affaire des clandestins qui imposent alors leur diktat.