Le dialogue social est-il absent à ce point à Algérie Poste? Déterminés à aller jusqu'à bout de leurs revendications socioprofessionnelles, les travailleurs grévistes d'Algérie Poste ont jusque-là été destinataires de plus de 100 mises en demeure et d'autres sanctions, dont le licenciement du receveur de la poste de Hussein Dey à Alger. «Le receveur de la poste de Hussein Dey, refuse de céder aux magouilleurs et au détriment des travailleurs. C'est la raison pour laquelle il a été limogé de son poste. On exige son retour dans les plus brefs délais», lancent les dizaines d'employés grévistes à la Grande Poste. Amar Khodja, coordinateur du syndicat autonome Snap a révélé, en marge du sit-in des travailleurs grévistes, que la situation se complique. «Certains directeurs de bureaux de postes menacent le licenciement de tous les travailleurs grévistes. Mais, les travailleurs, de leur côté, exigent le retour immédiat de tous les travailleurs licenciés avant toute négociation et reprise de travail», dit-il. A son septième jour, le mouvement de grève grandit de plus en plus à l'échelle nationale, en guise de solidarité avec les grévistes sanctionnés en plus des revendications légitimes des agents de 39 wilayas. Des tractations de coulisses ont été engagées avec le Snap, par des responsables de la direction générale d'Algérie Poste, mais «le syndicat autonome Snap refuse et rejette toutes tractations de coulisses. Tout doit être fait et décidé dans la transparence totale», a souligné le représentant du Snap. S'agissant de la réaction des travailleurs grévistes par rapport au communiqué d'avant-hier qui leur a accordé la deuxième tranche du rappel de 2008, en plus des autres engagements, les représentants des travailleurs ne veulent rien entendre.«Nous avons attendu trop longtemps. On ne croit plus aux promesses. Nous exigeons le concret avant toute négociation de reprise de travail»,soulignent de nombreux travailleurs. Contactés par nos soins, M. Laïd Mahloul, directeur général d'Algérie Poste et Mourad Bendjedi, représentant de la Centrale syndicale de l'Ugta pour de plus amples informations sur l'évolution du conflit, ces derniers étaient aux abonnés absents. «Le dialogue social est-il absent à ce point à Algérie Poste?», nous disent quelques travailleurs tout en regrettant amèrement la prise en otage des millions d'usagers qui attendent leurs salaires de fin de mois au niveau des bureaux de poste. Qualifiée de grève sauvage par certains responsables, les travailleurs rétorquent que «la direction générale est responsable de cette situation», nous dit-on.