Ghozali a qualifie d'insensée la neutralité de l'armée face à la partialité flagrante de l'administration. Le président du Front démocratique (non agréé), dont la candidature à l'élection présidentielle a été rejetée par le Conseil constitutionnel, dit ne pas croire en la neutralité de l'armée par rapport à la présidentielle. Commentant, à cet effet, la récente sortie médiatique du chef de l'état-major de l'ANP, l'ancien chef du gouvernement considère insensée la position de l'institution militaire dans la mesure où l'administration affiche, pour sa part, un parti pris on ne peut plus explicite. Le leader du FD qui s'exprimait hier au cours d'un point de presse au siège de son désormais ex-permanence électorale à Alger, soutient, contrairement à certaines déclarations qui affirment inéluctable la victoire du président en exercice, que les jeux ne sont pas encore faits et que la candidature de ce dernier ne passera pas comme une lettre à la poste. Arguant: «Bouteflika ne peut décider de sa victoire tout seul.» Dans sa brève allocution, l'ancien chef de l'Exécutif est revenu longuement sur le rejet de sa candidature par l'institution dirigée par Mohamed Bédjaoui. Non sans rappeler les entraves multiformes et illégales auxquelles ont fait face, ses partisans au cours de l'opération des collectes des signatures, de la part de l'administration ; M.Ghozali conteste le chiffre de 68.658 signatures donné par l'instance constitutionnelle et affirme, preuves à l'appui, avoir déposé, dans son dossier pas moins de 78 749 signatures légalisées dont 73.728 réparties, selon lui, à travers 27 wilayas. Abondant dans le même ordre d'idées, l'ancien Premier ministre, qui, en toute apparence, a du mal à digérer sa mise à l'écart de la compétition, s'en prend vertement à la passivité du Conseil constitutionnel face aux «multiples et flagrants dépassements» et autres abus dont l'administration s'est faite une vocation: asservissement des médias publics au profit de quelques candidats, violation ouverte de la loi en ce qui concerne le traitement des signataires... Ainsi, c'est toute la marge de manoeuvre de l'institution dirigée par l'ex-président de la Cour pénale internationale qui se retrouve réduite à sa plus simple expression. La raison est qu'aux yeux de l'orateur cette dernière reste l'otage des textes portant notamment sa création et son fonctionnement. «Chose qui aurait induit une impuissance parfois publiquement avouée qui serait liée aux pouvoirs et moyens d'intervention et de contrôle dévolus à cette institution», explique M.Ghozali. Son exclusion hâtive de la course à la magistrature suprême, le conférencier l'explique par l'opposition de «certaines forces» qui seraient, à ses dires, bien décidés à contrecarrer son ascension dans l'échiquier politique. Sans toutefois lever le voile sur l'identité de ces forces, M.Ghozali persiste: «Ce sont les mêmes forces qui ont fait barrage à ma candidature au cours de la présidentielle de 1999 et ce sont eux aussi qui s'opposent à la reconnaissance de mon parti.» Au sujet de l'envoi d'observateurs internationaux, l'orateur demeure intraitable et voit en cette action «une vulgaire manoeuvre politicienne qui traduit l'incapacité de l'Algérie à assurer par les moyens nationaux la régularité d'une élection présidentielle». Toutefois, M.Ghozali conditionne la crédibilité internationale de cette consultation populaire par la permission aux observateurs de superviser le déroulement de l'élection présidentielle depuis l'entame de la campagne électorale. Interrogé enfin sur un éventuel soutien de son parti à une autre candidature, le n°1 du FD, reste circoncept et estime qu'il est encore tôt pour se prononcer en faveur d'un quelconque postulant.