Le régime d'Al Assad aurait-il été aussi irresponsable pour commettre un tel crime en «présence» d'experts de l'ONU? Damas a catégoriquement démenti les allégations d'utilisation d'armes chimiques, un haut responsable de la sécurité estimant qu'avoir recours à ces armes, alors même que des experts de l'ONU, se trouvent en Syrie, serait «un suicide politique». La Russie a appelé hier le régime syrien, son allié, à coopérer avec les experts de l'ONU présents en Syrie au sujet des attaques présumées à l'arme chimique près de Damas, réclamant également aux rebelles de «garantir» leur accès sur les lieux. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a aussi demandé que les inspecteurs de l'ONU puissent enquêter au plus vite sur ces attaques, avertissant que l'utilisation d'armes chimiques constituerait un «crime contre l'humanité» aux «graves» conséquences. Une offensive a eu lieu mercredi dans la Ghouta orientale et à Mouadamiyat al-Cham, des secteurs situées respectivement à la périphérie est et ouest de Damas aux mains des rebelles, qui a fait un nombre de victimes encore indéterminé. L'opposition a évoqué 1300 morts et accusé le régime d'avoir mené ces attaques avec des gaz toxiques. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne), a lui comptabilisé 170 morts et n'a pu confirmer l'utilisation d'armes chimiques. Cette ONG a cependant affirmé que le régime avait violemment bombardé cette région mercredi, puis jeudi. Les autorités syriennes ont catégoriquement démenti les allégations d'utilisation d'armes chimiques, un haut responsable de la sécurité estimant qu'avoir recours à ces armes, alors même que des experts de l'ONU se trouvent en Syrie, aurait été «un suicide politique». La Russie, qui avait jugé plus tôt cette semaine que ces attaques constituaient une «provocation» montée par l'opposition, a appelé Damas à coopérer avec les experts de l'ONU sur le terrain, selon un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. Moscou a également demandé à «l'opposition - qui contrôle la zone - d'assurer un accès sécurisé à la mission», selon le communiqué, dans lequel il est ajouté que les chefs de la diplomatie russe et américaine Sergueï Lavrov et John Kerry ont exprimé, lors d'une conversation téléphonique, un «intérêt commun» pour une «enquête objective» de l'ONU. «Toute utilisation d'armes chimiques, où que ce soit, par qui que ce soit, et quelles que soient les circonstances, violerait le droit international. Un tel crime contre l'humanité devrait avoir de graves conséquences pour celui qui l'a perpétré», a prévenu pour sa part Ban Ki-mon, en demandant, à l'instar de nombreux pays occidentaux et ONG, que l'équipe de l'ONU présente en Syrie puisse enquêter sur ces attaques. Les experts de l'ONU sont arrivés dimanche, avec un mandat se limitant à déterminer si des armes chimiques avaient été utilisées dans le passé à Khan al-Assal (nord), Ataybé (près de Damas) et Homs (centre). Mais selon l'ONU, le chef de l'équipe, Ake Sellström, a entamé des négociations avec le régime pour pouvoir enquêter sur les attaques de mercredi. Quant au programme des inspecteurs, un haut responsable des services de sécurité à Damas a indiqué ne pas avoir d'informations à ce sujet, se contentant de dire: «ils travaillent selon un plan convenu à l'avance avec des modalités précises». «Sur le plan international, il y a de plus en plus la conviction que s'il y a eu attaque à l'arme chimique, celle-ci a été perpétrée par les terroristes», a-t-il en outre estimé, ajoutant que ces allégations d'armes chimiques pouvait aussi n'être qu'une «immense comédie».