La chambre haute semble avoir succombé à la fièvre électorale qui bat son plein à l'approche de l'élection présidentielle. Comme il fallait s'y attendre, le conflit opposant depuis plusieurs mois les deux tendances du FLN a eu droit de cité dans le fonctionnement des structures de la chambre haute. Fait inédit dans les annales de l'institution législative qui semble, en toute apparence, avoir succombé à la fièvre électoraliste à l'approche notamment de la date butoir du 8 avril prochain. Hier, au cours de l'installation des nouvelles structures dirigeantes de l'assemblée (bureau et commissions), les sénateurs des deux ailes antagonistes du FLN, non sans, au préalable, tenter de trouver un terrain d'entente, étaient dans l'incapacité de présenter une liste commune devant représenter le parti majoritaire, frôlant de ce fait une crise institutionnelle que le président du sénat Abdelkader Bensalah a vite fait d'étouffer en s'appuyant intelligemment sur le règlement intérieur de la chambre. En effet, selon M.Bousnane, président du groupe du FLN version Abdelaziz Belkhadem, l'article en question interdit la représentation dans les instances de la chambre de plusieurs courants issus de la même formation politique. Chemin faisant, la présidence des deux commissions (culture et agriculture) est revenue au FLN, tandis que le poste de vice-président du conseil et celui aussi de président du groupe parlementaire sont désormais considérés comme «postes réservés jusqu'à ce que les deux parties en conflit trouvent une issue favorable» souligne notre interlocuteur. Tout en admettant l'impossible «réconciliation parlementaire» entre les deux tendances, le représentant des «redresseurs», usant d'un ton politiquement correct, dit espérer un règlement rapide de cet épisode. «Nous avons tenté de dialoguer avec l'autre l'aile mais, déplore M.Bousnane, aucune suite favorable ne nous a été donnée.» Le règlement définitif de cette «tache noire» dans l'histoire du sénat, trouvera son épilogue, selon notre source, après l'élection présidentielle. Du côté des légalistes, c'est le black-out total. Il n'y avait personne pour nous expliquer la version opposée. Le désormais ex-vice-président de la chambre et représentant des pro-Benflis M.Belayat que nous avons essayé, à moult reprises, de contacter, était, lui aussi, aux abonnés absents. Pour ce qui est par ailleurs des nouveautés enregistrées à travers l'installation des commissions, on note la désignation d'Abderzak Bouhara, ancien officier de l'ALN lequel s'est distingué depuis quelque temps par son appel à la troisième voie dans la crise du FLN. Rappelons que M.Bouhara, avant sa désignation au tiers présidentiel, avait pour charge l'animation du comité de soutien au président Abdelaziz Bouteflika à Skikda Il y a lieu de souligner enfin que le RND s'est taillé la part du lion en présidant trois commissions (économique, santé et affaires juridiques). Deux autres (défense et affaires étrangères) sont revenues à des membres du tiers présidentiel. Le MSP a, quant à lui, eu droit à la commission des affaires religieuses.