Cette manifestation est considérée comme «le berceau de la majorité des cinéastes et techniciens tunisiens». Depuis dimanche dernier et jusqu'au 31 août en cours, la jolie petite ville côtière du nord-est de la Tunisie accueille la 28e édition du Festival international du film amateur qui est la plus ancienne manifestation cinématographique en Tunisie. Considéré comme «le berceau de la majorité des cinéastes et techniciens tunisiens», le Festival présenté comme «lieu incontournable de découverte de talents et de créativité artistique» a déjà accueilli des jeunes dont quelques-uns sont devenus célèbres à l'échelle internationale notamment Nanni Moretti de l'Italie, Diego Risquez du Venezuela, Sheila Graber (Grande-Bretagne), Ahmed ben Kamla d'Algérie, Ferid Boughedir et Ridha EL Behi de Tunisie mais aussi des invités de marque qui ont visité auparavant le Festival tels que: Youssef Chahine, Marc Ferro, Alain Bergala, Robert Malengreau, Michel Khleifi, Haile Gerima, Alfonso Gumicio Dagran.... Ce festival est d'ailleurs comme le souligne le site «la plus importante rencontre de jeunes cinéastes, cinéphiles et étudiants des écoles de cinéma en Tunisie. Le festival réunit chaque session plus de 1000 personnes entre participants au festival, membres de la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs, les étudiants des écoles de cinéma et des professionnels et invités du domaine, en plus du public estivant se trouvant déjà sur place et qui de plus en plus tente de faire concorder son séjour avec le festival. Le festival se déroule sur sept jours au théâtre de plein air de la Maison de la culture de Kelibia. En général, le festival comporte les sections suivantes: 1- Compétition internationale. 2- Compétition nationale et indépendants. 3- Compétition écoles. 4- Compétition de scénarios. 5- Compétition de photographies. En parallèle, le comité directeur organise chaque soir, des projections ouvertes au public à l'espace Sidi Elbahri. Pendant la journée, il y a les débats dans les films, les ateliers spécialisés dans les différentes techniques (cinéma, vidéo et photographie) animés par des experts nationaux et internationaux (professionnels et universitaires) et bien évidemment des colloques et/ou des tables rondes. D'ailleurs, plage, sable fin, projections de films, fruits de mer, ateliers, veillées nocturnes et débats cinématographiques rythmeront cette semaine encore, très attendue chaque année par des centaines de fidèles. La grande nouveauté de cette 28e édition est l'intégration des films d'Ecoles nationales dans la compétition nationale. Il n'y aura donc plus que deux catégories de compétition: internationale et nationale, dans un souci ́ ́d'équité et d'harmonie ́ ́. L'Institut français de Tunisie organise aussi un «Pocket Film Festival», sa première soirée compétitive à Kelibia qui récompensera les meilleurs films réalisés à partir d'un téléphone mobile, un appareil photo numérique ou une caméra de poche. Créé en 1964, le festival est le plus ancien du genre en Tunisie. Organisé par la Fédération tunisienne des cinéastes amateurs (Ftca) avec l'appui du ministère de la Culture et la municipalité de la ville de Kélibia, le Fifak est l'occasion pour les étudiants, amateurs et professionnels du cinéma (Tuni-siens et étrangers) de se retrouver et de partager une même passion: celle du 7e Art. Depuis son lancement, la Ftca n'a cessé, dit-on, ́ ́de concrétiser, à travers ses films et autres oeuvres sélectionnées, les valeurs portées par sa plate-forme culturelle: pour un cinéma exprimant les interrogations nationales et oeuvrant pour le droit des peuples à décider de leurs destinées. ́ ́La cuvée 2013 comporte plus de 60 films. La direction explique que si le nombre a baissé, ́ ́c'est que le jeune comité d'organisation du Fifak a tenu à être plus rigoureux dans la sélection en optant pour la qualité au détriment de la quantité. ́ ́. Une soirée sera consacrée à ́ ́la Palestine ́ ́, une au ́ ́cinéma de la résistance ́ ́, et ce, notamment avec l'excellent documentaire de Lamine Ammar Khodja Demande à ton ombre, film personnel comme le dit si bien Wassila Tamzali sur «le désenchantement de la génération post révolution algérienne». Un film puissant, convoquant un certain esthétisme sobre et diversifié, le tout assemblé de façon approximative à l'image de la situation boîteuse dans laquelle est vouée l'Algérie aujourd'hui. Mais un film drôle tout de même qui donne à réfléchir sur qui nous sommes et ce que nous aspirons pour notre devenir dans ce pays...Autres sections les ́ ́Coups de coeur ́ ́, a ́ ́Meilleure photo (sur papier) ́ ́ et le ́ ́Meilleur scénario ́ ́ seront aussi récompensés. Conviviale à souhait, le festival est aussi connu pour son ambiance festive bon enfant et ses feux de camp. Ce festival n'est donc pas sans rappeler une autre manifestation cinématographique des plus sympathiques devenue au fil des ans, une destination stratégique et une tradition inévitable en Algérie, bien ancrée à Béjaïa en particulier, à savoir les rencontres cinématographique de Béjaïa qu'organise avec talent l'association Projec'heurts. Notons qu'outre l'oeuvre documentaire des plus pertinentes de Lamine Ammar Khodja, un autre film algérien sera projeté (les deux figuraient cette année au programme de la 11e édition des RCB). Il s'agit du court métrage Archipel de Djamel Kerkar (13 mn) qui exalte à travers ses images sombres le dur travail de ces femmes énigmatiques, sans visage, qui travaillent comme des machines sur du cuir... Un film qui rend la mécanique du temps qui passe palpable et la souffrance de cette activité physique, un exercice noble.