«Le bus a commencé à essuyer des jets de pierres lancées par des individus déchaînés, alors qu'il quittait le périmètre du stade», a affirmé un témoin oculaire. Les services de la police de la wilaya d'Oran sont passés à l'action en lançant la chasse contre les fauteurs de troubles du stade Zabana qui a été le théâtre d'un acte de violence perpétré samedi contre les joueurs de l'ASO Chlef. Aux dernières informations, 14 individus ont été arrêtés. En attendant leur présentation, ces derniers continuent de faire l'objet d'enquête déclenchée par les services policiers dès que l'incident a eu lieu à l'issue du match ayant opposé samedi le MC Oran et l'ASO Chlef. Ce jour-là, des voyous se sont violemment pris au bus transportant l'équipe de l'ASO Chlef et ce, en l'arrosant de jets de pierres juste après sa sortie du stade Zabana. L'incident a eu lieu à la fin du match qui a été remporté par les Oranais par un score de 1-0. Dans le tas, le joueur béninois, Nana Nafiou Badarou a été sérieusement blessé. Ce dernier, qui évolue dans le club chélifien, joue son premier match dans le championnat professionnel algérien.«Il a été touché à la tête et au bras gauche», a-t-on appris auprès de la direction du club, ajoutant que «les incidents se sont produits à la sortie du stade Zabana, au moment où le bus s'apprêtait à traverser le quartier El Hamri malgré la présence d'un impressionnant dispositif de sécurité composé essentiellement et des éléments des brigades anti-émeute». Ce n'est pas tout. Les vitres du véhicule nouvellement acquis par le club chélifien ont volé en éclats. «Le bus a commencé à essuyer des jets de pierres de policiers lancés par des individus composés de pseudos-supporters déchaînés, pendant que le car quittait le périmètre du stade pour rentrer à Chlef», a affirmé un témoin oculaire. «Le pire a été évité», a-t-il ajouté. Les Chélifiens ne comptent pas s'arrêter là. «Ce n'est que trop», a déploré un cadre de l'ASO Chlef qui a indiqué «que les joueurs de l'ASO font face à des tonnes de véhémence depuis 2008, date durant laquelle le MC Oran a été relégué en D2 suite à son échec dans un ultime match disputé par le MCO à Chlef face à l'AS Chlef». Ainsi donc, la direction de l'ASO a décidé d'actionner la machine judiciaire en portant plainte contre les auteurs de ces actes. Comme il est question de saisir la Ligue nationale pour dénoncer les agissements de ces supporters. «Des agissements que nous n'arrivons plus à expliquer et qui ont tendance à se répéter, en dépit de l'accueil fraternel et chaleureux que nous réservons à chaque fois à la délégation du MCO», a indiqué notre source. Abdelkrim Medouar est, contre toute attente, follement furieux contre les dirigeants du MCO. Dans une déclaration faite à chaud, le porte-parole de la SSPA/ASO Chlef, Abdelkrim Medouar, n'est pas seulement revenu sur les incidents du stade Zabana. En effet, il a estimé que «les dirigeants du MCO ont gravement failli à leur devoir en dramatisant l'enjeu du match contre l'ASO et en abandonnant leurs hôtes sur les lieux du caillassage du bus transportant l'équipe de Chlef». «Aucun dirigeant oranais ni responsable de la commune locale n'est venu nous voir sur les lieux de l'attaque du bus, à la sortie du stade Zabana, nous y sommes restés un quart d'heure, assistés seulement des services de sécurité que je remercie d'ailleurs pour les efforts consentis pendant et après cette rencontre», a-t-il déploré. Selon Medouar, «cela ne doit plus se reproduire et que les dirigeants, à tous les niveaux, doivent assumer pleinement leurs responsabilités pour éviter de tels faits à l'avenir». L'ire des supporters oranais contre le club chélifien remonte à la fin de la saison footballistique 2008, lorsque le MCO a été relégué en D2 suite à une défaite cuisante qu'il a subie à Chlef face à l'ASO Chlef dans le cadre du dernier match décisif du championnat d'alors. Le jour de la défaite, la ville d'Oran a été ébranlée par de gigantesques émeutes qui ont provoqué beaucoup de dégâts dont le pillage des commerces. Les actes de violence de l'été 2008 ont été à l'origine de plusieurs dizaines de blessés enregistrés dans les rangs des policiers, mais aussi par des arrestations en masse parmi les émeutiers.