«C'est pas dur la politique comme métier! Tu fais cinq ans de droit et tout le reste c'est de travers.» Coluche Le Grand Journal de Canal+ a démarré hier avec «un nouveau ancien visage» de l'émission: Antoine de Caunes, qui est venu remplacer Michel Denisot qui avait décidé de quitter l'émission en juin 2013, après 9 ans à sa tête et en raison d'une chute d'audience survenue à partir de 2012. Et comme chaque année et dans le cadre de la politique de diversité politique prônée par la chaîne privée française depuis 2004, elle donne l'occasion à des Français d'origine maghrébine (Les Maghrébins qui n'ont pas la nationalité française ne sont pas acceptés), de faire de la télé. Cette année, on notera la présence que de deux Maghrébins sur les quatre de l'année dernière: Mouloud Achour, le magicien Kamel, Ali Badou et Nawel Madani. Ces derniers ont laissé place à d'autres Maghrébins cette année et pas des moindres. Jeannette Bougrab, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, qui avait fait son entrée au gouvernement Fillon comme secrétaire d'Etat à la Jeunesse et à la Vie associative. De droite, gaulliste sociale, elle a été présidente du conseil d'administration de l'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (Acse) et la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Après avoir échoué politiquement aux législatives de 2007, à Paris, elle se converti à la télévision, comme chroniqueuse du Grand Journal, en plus de son métier d'avocate au sein du cabinet américain Mayer Brown. Mais son rôle dans l'émission reste à déterminer, Jeannette Bougrab, 39 ans, interviendra en complément d'Antoine de Caunes sur des sujets d'actualité et de société. Mais elle ne sera pas forcément présente en plateau quotidiennement, d'autres profils devraient compléter la nouvelle équipe. Parmi eux, le deuxième Maghrébin à faire partie de l'équipe du Grand Journal, Karim Rissouli, un Maghrébin d'origine marocaine, son père est arrivé en France en 1970, Karim avait un goût prononcé pour le journalisme et la politique. Il avait créé des magazines avec ses copains, il est parti en Palestine pour une mission civile, et entamé des études de journalisme en se présentant avec succès au concours des six écoles. Il optera pour le Celsa à Paris. Karim Rissouli va bénéficier d'une bourse Europe 1 et le 13 juin 2005 il entre à la rédaction de la radio. Politicien averti, il lance le 10 septembre 2009, un brûlot avec son collègue Antonin André: les partisans d'Aubry ont bourré les urnes dans le Nord face à Ségolène Royal. En définitive, le Maghrébin est venu servir de roue de secours pour Apatie, l'analyste politique en chef du Grand Journal. Seulement deux Maghrébins pour l'édition de 2014, contre quatre en 2013. Le Grand Journal de Canal + qui nous a habitués à plus de sérieux n'a pas tenu ses promesses pour sa première sortie. Sur le plan audience l'émission était visiblement attendue puisque 1,9 million de téléspectateurs l'on regardée pendant la première partie (avec le ministre de l'Intérieur Manuel Valls) et 1,8 million durant la deuxième partie (avec Benoît Poelvoorde). Des chiffres en augmentation par rapport à l'année dernière, la première de la neuvième saison du Grand Journal (version Michel Denisot et Daphné Burki) avait réuni 1,2 million de téléspectateurs. Reste à savoir si l'émission tiendra la route avec ce rythme et surtout cette équipe. [email protected]