L'absence de la relève a fait que le personnel politique demeure le même depuis au moins deux décennies En l' absence d'autonomie et la prédominance du monopole sur l'initiative politique, l'action politique est réduite à sa plus simple expression. L'absence de la moindre autonomie politique aussi relative soit-elle a complètement tétanisé la classe politique. L'ensemble des partis étant ankylosés, un vide sidéral prédomine au niveau du champ politique. L'action ou l'activité politique est réduite à sa plus simple expression. La preuve en est que toutes les universités d'été, autrefois espace de débat contradictoire, ont été tout bonnement annulées. Exception faite de celle du parti de Abdellah Djaballah. Toutes les sessions des conseils consultatifs (madjles echoura), des instances souveraines des partis islamistes (MSP, Ennahda, El-Islah, FAN pour ne citer que ceux-là), censées décider, entre autres, de la participation ou du boycott de la présidentielle sont laissées sciemment et exceptionnellement ouvertes. La parenthèse ouverte par la maladie du chef de l'Etat ayant décidé quelques partis à présenter leurs propres propositions de révision de la loi fondamentale s'est vite renfermée avec le retour à Alger du président de la République. Les partis dits démocratiques se sont complètement effacés de la scène politique. En face, dans le camp proche des cercles de décision, on voit se poursuivre des intrigues cousues de fil blanc, autour du contrôle des deux appareils (FLN-RND) en prévision de l'élection présidentielle. Cette guerre de positionnement qui est à sa dernière phase, occupe seule la scène avec comme trame de fond, la succession au trône. Une multitude de coquilles vides comme formation politique. Ce statut quo s'est mué en fait accompli à moins de huit mois de la course à la succession au fauteuil d'El Mouradia.. Cela, d'une part. D'autre part, le monopole sur la décision et l'initiative politique a fait que personne ne veut être du mauvais côté et subir les foudres du groupe dominant, soulignent les analystes. Certains observateurs vont jusqu'à dire qu'on n'est pas loin de la société féodale où le seigneur cumule la direction des activités économique, militaire, judiciaire et politique. L'absence de la relève a fait que le personnel politique demeure le même depuis au moins deux décennies. Contacté, hier, Abdellah Djaballah à la tête de son nouveau parti (FJD), trouve que les partis possèdent encore assez de temps devant eux avant de décider de présenter leur candidat. Le cheikh qui semble embarrassé par notre question s'est dérobé sous prétexte qu'il est en réunion. Le vieux parti de l'opposition, le FFS a déclaré récemment, par la voix de sa direction qu'il n'est pas dans la projection de l'élection présidentielle. Alors que le président du MSP, Abderrezak Makri, a choisi de médiatiser les concertations avec les partis politiques en perspective de la présidentielle de 2014, son allié, d'Ennahda opte pour la discrétion. Depuis quelque temps, le courant islamiste qui s'est placé en leader pour lancer des concertations politiques en perspective de la prochaine présidentielle est réduit au silence. Par ailleurs, la scène politique marquée par un statu quo total est diluée par la multiplication de formations politiques. Enfin, d'autres nouveaux partis seront agréés incessamment.