Le chemin menant à l'unité des rangs des islamistes est semé d'embûches, affirme M.Djaballah. Abdellah Djaballah, président du parti islamiste Al-Adala, ne croit pas à cette histoire de candidat islamiste commun. Par ses déclarations, Djaballah court-circuite ses pairs islamistes, notamment le MSP, dont le leader ne cesse de plaider pour l'unité des rangs en prévision de l'élection présidentielle d'avril 2014. Le candidat commun relève d'un objectif difficile à réaliser pour ce courant, a fait savoir l'invité du quotidien arabophone Al-Khabar. Le chemin menant à l'unité des rangs des islamistes est semé d'embûches, affirme M. Djaballah. «Le ver est dans le fruit», dira-t-il. Ainsi, Djaballah paraît désillusionné quant à cette perspective hautement improbable d'autant plus que des problèmes internes minent ce courant. Diverses expériences tendant à ce but, menées par le passé ont été toutes vouées à l'échec, souligne-t-il. L'expérience de Djaballah lui a montré que souvent, certains acteurs opèrent des revirements en dernier ressort et changent de fusil d'épaule.» En revanche, il n'écarte pas que l'identité du candidat du système est d'ores et déjà connue. Autant le rapprochement entre les partis islamistes demeure improbable, autant cette idée de présenter un candidat unique par l'opposition relèverait de l'impossible. Ceci dit, les rencontres, les contacts ainsi que les concertations tous azimuts menées par le président du MSP avec plusieurs partis y compris le RCD, en vue d'aboutir à une stratégie commune en prévision du scrutin présidentiel, ne sont, en fin de compte, qu'un coup d'épée dans l'eau, si l'on se fie aux déclarations de Djaballah. Comme un malheur ne vient jamais seul, il est relevé que ce qui se passe en Egypte aura un impact négatif sur le moral des troupes islamistes. Les derniers événements de la contre-révolution en Tunisie et en Egypte, auront fatalement des effets directs sur la situation des islamistes dans n'importe quelle compétition électorale à venir, estime Abdellah Djaballah. Pour ce dernier, l'institution présidentielle ne sortira pas du giron du système. Un jour viendra où Djaballah révélera des manoeuvres opérées et mijotées contre lui avant les élections législatives du 10 mai dernier. «Il y avait de vrais complots dressés contre nous et ils n'ont pas accepté la victoire de Djaballah», dira-t-il en se mettant dans le kamis de victime et d'éternel persécuté. L'orateur accuse ouvertement le courant laïc d'être à l'origine de la débâcle et de la descente aux enfers des islamistes. Le rôle de Djaballah est de divulguer le danger que représentent les laïques sur la Ouma. Les raisons de la persistance du statut quo sur la scène politique à quelques mois de l'échéance présidentielle, sont à chercher dans la loi fondamentale. La constitution actuelle, selon lui, concentre tous les pouvoirs et prérogatives entre les mains d'un seul homme. A l'instar de plusieurs leaders de partis, Djaballah estime lui aussi que la révision de la Constitution sera reportée pour après l'élection présidentielle. Sous couvert de la morale et de la pudeur dues à la maladie, signifie-t-il «certaines parties et cercles ont poussé le cynisme jusqu'à vouloir bannir l'évocation de l'avenir du pays. par ailleurs, les sorties du Premier ministre à travers le territoire national visent à expédier les affaires courantes de l'Etat.