Le premier responsable du secteur relève une disparité régionale dans l'approvisionnement de ce liquide précieux. Le ministre des Ressources en eau a regroupé, hier au siège du ministère, les directeurs régionaux pour évaluer la situation dans le secteur et suggérer des solutions aux problèmes rencontrés. Suite aux cinq rapports présentés par les cadres régionaux, le ministre déclare, dans un point de presse improvisé, que la consommation en eau potable est couverte à 70 % au niveau national. Toutefois, le premier responsable du secteur relève une disparité régionale dans l'approvisionnement de ce liquide précieux. Ainsi, l'ouest du pays et particulièrement Aïn Témouchent souffre d'un sérieux déficit qui dépasse 40 %. Le rapporteur de cette région explique que cette wilaya se caractérise par un manque flagrant en potentialités superficielles et souterraines. En guise de palliatif, un avis d'appel d'offres a été lancé en 2003 pour la réalisation d'une grande unité de dessalement pour une capacité de 100.000 m3 par jour. En outre, le recyclage des eaux usées s'impose comme une autre solution pour faire face à la rareté de l'eau potable. Kouache, optimiste mais serein, avoue qu'en 2005 le problème va être atténué. L'autre région où la consommation en eau potable est presque inaccessible pour la population est le sud du pays qui pose des problèmes spécifiques. Le ministre révèle que les Sudistes recourent souvent à l'échange de l'eau contre du miel. Toutefois, il précise que cette région a une grande potentialité hydraulique souterraine. D'ailleurs, parmi les grandes études en cours figure le transfert des eaux Sud-Nord. D'après le ministre, recourir à l'eau du Sud pour alimenter les hautes plaines du Nord est une nécessité à long terme. Pour le moment, le département de Douihasni est en train d'abattre toutes les cartes pour venir à bout des contraintes en termes d'alimentation en eau potable et d'irrigation. Entre 1999 et 2003, 11 barrages ont été réceptionnés, plus d'une trentaine de retenues collinaires et pas moins de 950 forages représentant un volume mobilisé de 1,4 milliard de mètres cubes par an. Mais cette option qui demeure tributaire d'une bonne pluviosité a poussé les responsables à adopter le dessalement et l'épuration comme des mesures sine qua non. Dans cette optique, le ministre indique que 11 stations de dessalement sont fonctionnelles. L'unité de Skikda, ajoute le ministre, sera opérationnelle dans un avenir proche. Pour ce qui est de l'épuration des eaux usées, il prévoit, à l'horizon de 2020, plus de 600 stations. Concernant les grands centres urbains, il est devenu urgent de réhabiliter les réseaux de distribution vétustes. Les premières wilayas concernées sont Oran et Alger. Dans ce sens, le directeur de l'hydraulique de la capitale signale que les travaux enclenchés dans l'ouest et le centre d'Alger sont achevés. Selon notre interlocuteur, les besoins en eau potable dans la capitale sont satisfaits à plus de 50 %. Se voulant précis, il estime que le centre de la capitale est alimenté quotidiennement et l'ouest un jour sur deux. Revenant sur l'accident de pollution qui a eu lieu le 1er mars au barrage de Keddara de Boumerdès, notre interlocuteur rassure que la situation a été vite maîtrisée et qu'on ne déplore aucun préjudice. Rappelant enfin que le montant global alloué au secteur des ressources en eau durant ce quinquennat s'élève à plus de 400 milliards de dinars en plus des 32 milliards de dinars injectés par Bouteflika lors de ses visites à travers le pays.