Le problème de l'eau est crucial en Algérie. La stratégie de gestion de ce précieux liquide s'est avérée caduque. A cet effet, plusieurs réflexions ont été orientées dans ce sens et une volonté politique s'est développée afin de procéder aux ajustements qui permettront de rattraper le retard enregistré et ce, par la mise en oeuvre de la nouvelle politique des ressources en eau en Algérie. Dans cette optique, la coopération algéro-allemande, dans le domaine des ressources en eau, a été mise à profit pour affiner la stratégie nationale de développement et de gestion de l'activité assainissement et pour définir les conditions de déploiement progressif des structures de l'Office national de l'assainissement (ONA), créé en avril 2000. De nouvelles mesures, donc, vont être appliquées, notamment la gestion intégrée de l'eau qui est un processus indispensable pour l'Algérie afin de combler son déficit en ressources en eau. Un tarif d'assainissement, le principe pollueur payeur et une tarification régionale vont être également appliqués afin d'augmenter les recettes financières. Les Algériens payent seulement 20% de la facture de l'eau pour la taxe d'assainissement alors qu'en Allemagne, cette taxe est évaluée à 75%, déclare M.Ali Bekhouche, directeur général de l'ONA. En effet, un assainissement en Algérie est quasiment nul. Car, sur les 49 stations d'épuration urbaines existantes, 18% sont abandonnées et 63% sont au stade de réhabilitation alors que le reste de réalisation récente, ne fonctionne pas. Cette situation est la résultante de plusieurs facteurs, notamment la mauvaise conception de certains ouvrages, l'insuffisance du budget de fonctionnement, la vétusté des équipements acquis, l'absence de contrôle du personnel de l'eau traitée, les sous-qualifications du personnel d'exploitation. Ces considérations posent le problème du peu d'intérêt accordé à l'épuration, au point que même les procédés extensifs, pourtant favorables sous le climat algérien, sont rarement adoptés, notamment l'épuration des eaux usées pour le lagunage. Afin de mieux connaître et comprendre cette technique, une journée d'étude s'est tenue, hier, au siège du ministère des Ressources en eau. Le coup d'envoi des travaux a été donné par le ministre des Ressources en eau, M.Aïssa Abdellaoui ainsi que par l'ambassadeur de la République d'Allemagne. Dans son allocution, le ministre a mis l'accent sur «l'importance que revêt la prise en charge du volet assainissement dans la politique générale du secteur de l'eau et dans le programme gouvernement». Et d'expliquer que le procédé du lagunage est le plus adéquat pour l'Algérie et ce, pour sa simplicité, son coût réduit et son efficacité. Enfin, il faut noter que d'ici à la fin de l'année, 8 stations de lagunage vont être créées comme stations-pilotes.