La direction régionale de l'Algérienne des eaux, dont le siège est à Chlef, regroupe six wilayas. Son premier responsable, Mohamed Boussouf, nous parle cette fois de l'unité de Chlef avec tout ce qui touche à l'approvisionnement. Pourriez-vous nous présenter l'unité de la wilaya de Chlef ? Cette unité assure directement la gestion de l'eau dans cinq communes et livre en gros dans cinq autres. Annuellement, nous produisons jusqu'à 20 000 millions de mètres cubes, répartis principalement entre les ressources superficielles et souterraines. Durant l'année 2006, par exemple, la production était de 60% des capacités de mobilisation souterraines et 40% de celles superficielles. Nous essayons d'équilibrer les deux types de production, compte tenu de la sécheresse qui sévit dans la région. A propos justement de sécheresse, ne craignez-vous pas des retombées négatives sur l'approvisionnement ? Pour 2007, il n'y a absolument aucune inquiétude, car nous avons toutes les possibilités pour faire face à la demande des consommateurs au moins jusqu'àu mois d'octobre prochain. La baisse du niveau du barrage de Sidi Yacoub, qui avoisine actuellement les 29 millions de mètres cubes, sera compensée par la mise en service d'une batterie de six nouveaux forages devant alimenter le chef-lieu de wilaya et d'autres communes limitrophes.Nous sommes dans les derniers essais et le projet doit voir le jour au courant de ce mois. Pas de restrictions donc en matière de distribution ? Probablement non, tant qu'on continuera à lutter contre le gaspillage et l'utilisation abusive de l'eau. Dans l'ensemble, le programme de distribution n'a pas été modifié puisqu'il est toujours d'un jour sur deux, à l'exception de quelques quartiers mal lotis depuis des lustres.Il s'agit principalement du chef-lieu de wilaya et de certaines cités périphériques, dont le problème sera réglé définitivement avec la réhabilitation du réseau. Les fuites d'eau signalées par les citoyens représentent-elles un handicap pour l'ADE ? Pour nous, elles ne constituent pas un problème crucial à l'heure actuelle, parce que nous avons en grande partie un réseau tout a fait neuf, qui a permis de réduire les pertes à 15%. Ce qui est par contre anormal et représente un danger pour la distribution de l'eau, c'est plutôt le vol du précieux liquide. Pour le dernier semestre, par exemple, le nombre de branchements illicites dans la seule ville de Chlef est de 10 000 raccordements supplémentaires au noir. Sur les 47 000 abonnés, 50% seulement du volume d'eau produit sont facturés, ce qui diminue en fait le rendement du réseau. Votre avis sur les réclamations des abonnés concernant la qualité de l'eau ? C'est vrai, la qualité de l'eau distribuée n'est pas tout a fait confortable dans la bouche ? C'est un constat que nous voyons tous les jours, mais il peut être lié à beaucoup de facteurs. Il y a d'abord la qualité de l'eau brute, car quand un barrage baisse, forcement la qualité de l'eau change, surtout avec les grosses chaleurs et la réaction chimique du liquide. La qualité de l'eau est aussi altérée par l'état des matériaux, dont celui du réseau de la ville de Chlef qui a plus de 20 ans d'âge. Néanmoins, il n' y a aucun risque sur le plan sanitaire, contrairement à beaucoup de wilayas qui continuent à souffrir de maladies à transmission hydrique. Qu'en est-il des créances détenues sur les utilisateurs ? La situation sur ce plan a connu un redressement appréciable, voire surprenant en matière de recouvrement des créances. A titre indicatif, pour 2006, elle a pu recouvrer 230 millions de DA sur un matelas de créances de 350 millions de DA.
