Un littoral de 1200 km pour le farniente et un immense espace dans le Sud pour le dépaysement et l'aventure. La «Destination Algérie» pour les touristes britanniques pourrait-elle devenir réalité? Tout porte à le croire à travers la réjouissance affichée à Londres par le directeur de l'association britannique Guild of Travel and Tourism, Niguel Bishop, qui réagissait favorablement à la présence de l'Algérie au prochain Salon mondial du voyage qui se tiendra en novembre 2013 dans la capitale britannique. C'est là une occasion pour l'Algérie d'attirer les professionnels de l'industrie du voyage et du tourisme vers ses richesses féeriques du littoral comme du Sud du pays, régions fort appréciées par les visiteurs étrangers en quête de dépaysement et d'aventures. Si Bishop écarte modestement pour l'heure l'idée de faire de l'Algérie une destination phare pour ses compatriotes, il n'en demeure pas moins que pour lui, la participation, pour la première fois, du ministère du Tourisme et de l'Artisanat (MTA) algériens au Salon mondial du voyage, qui se tiendra à Londres du 4 au 7 novembre 2013, est un événement majeur. Pour arriver à convaincre les potentiels clients britanniques, il faut, selon Bishop, cité par le journal on line TSA, établir un business-plan et une stratégie de marketing qui donne des précisions sur les ambitions algériennes à l'égard du marché britannique. «La route est longue et nous avons à peine commencé» confie-t-il. L'automne dernier, 12 tour-opérateurs anglais ont été conviés à une excursion en Algérie en collaboration avec le ministère du Tourisme. Au programme: Alger, Tipasa, Adrar et Timimoun. «Ce voyage s'est avéré être un succès, et je sais, d'ores et déjà, que l'Algérie sera représentée dans les offres de circuits touristiques de certains tour-opérateurs», affirme Bishop, optimiste. Cette initiative sera renouvelée en octobre prochain et le «trip» reprendra les mêmes étapes auxquelles viendront s'ajouter Ghardaïa et si possible Tamanrasset. De plus, d'ici le début 2014, la Guild souhaite convier les médias britanniques qui relayeront, à leur tour, cette image méconnue de la «Destination Algérie». En 2012, un seul tour-opérateur britannique assurait des circuits touristiques en Algérie. C'est dans ce contexte que Guild of Travel and Tourism association qui réunit un large panel international de professionnels du tourisme, a été chargée, en janvier 2012, par le MTA de faire valoir l'Algérie auprès des compagnies britanniques de voyage, comme une nouvelle destination, sûre et attrayante pour les touristes d'Outre-Manche, grands voyageurs qui émargent dans un marché proche et prometteur. Le rapport sur les tendances globales du marché mondial du voyage, rendu public en 2007 par Euromonitor international, leader mondial de la recherche stratégique de marchés, prévoyait déjà, à l'époque, que l'Algérie était en passe de devenir l'une des destinations touristiques phares. Fort de ce bon présage, le ministère du Tourisme et de l'Artisanat avait alors lancé en 2008 un projet de développement du secteur afin de favoriser une véritable industrie du tourisme qui puisse répondre aux exigences d'une diversification impérative de l'économie nationale. Cet ambitieux programme s'articule autour de cinq dynamiques, dont le plan nommé «Destination Algérie» visant à promouvoir une nouvelle image du pays. Ce projet prévoit un vaste projet d'infrastructures hôtelières, en mesure d'accueillir les futurs visiteurs dans le confort et la disponibilité. Dans le cadre du partenariat public-privé, le ministère aurait inscrit dans ce plan, selon l'APS, «712 projets du secteur privé pour un montant total de 240 milliards de dinars.» La Guild of Travel a déjà identifié deux types de vacances à promouvoir. D'une part, un volet «vacances culturelles», se concentrant sur la visite des ruines romaines qui longent le littoral méditerranéen. D'autre part, un parcours saharien dans le Sud, qui devrait satisfaire les attentes des vacanciers plus enclins à l'aventure. Bishop ne manque pas d'insister sur la rénovation des infrastructures d'accueil dont le nombre manque cruellement en Algérie: «Il reste, dira-t-il, à construire des hôtels, des boutiques d'hôtels, notamment dans les petites villes, voire même dans certains villages et dans la mesure du possible, des terrains de golf et des ports de plaisance pour attirer des visiteurs de qualité». Pour rappel, le secrétaire d'Etat auprès du ministre du Tourisme et de l'Artisanat chargé du tourisme, Mohamed Amine Hadj Saïd, avait évoqué l'attribution de droits de concession au dinar symbolique pendant une période de 10 ans dans les Hauts-Plateaux et de 15 ans dans le Grand-Sud. Une initiative qui boostera ce secteur en mal d'offres en matière de structures et de professionnalisme qui souffre de manque de formation de qualité.