Leurs déclarations sont interprétées par le marché pétrolier comme autant de bombes qui sont prêtes à s'abattre sur Damas, les prix du pétrole grimpent en attendant de s'envoler le moment venu. Les cours de l'or noir n'ont pas attendu les frappes contre la Syrie pour grimper, mais ils sont restés à l'écoute de ce qui se disait au sommet du G20 à Saint-Pétersbourg entre les deux premières puissances militaires de la planète. Entre Washington et Moscou rien ne va plus. «L'animosité de ce matin (vendredi, Ndlr) entre (les présidents russe et américain) Vladimir Poutine et Barack Obama a ravivé la crainte d'une escalade de la situation autour de la Syrie», a constaté James Williams de Wtrg Economics. Le baril de pétrole n'a pas demandé son reste. Il a engrangé 2,16 dollars de gain à New York pour clôturer la semaine à 110,53 dollars. Un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis plus de 2 ans tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre évoluait au dessus des 116 dollars, en fin d'échanges européens, sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres. Obama et Poutine font monter les enchères et dopent le baril. Leurs déclarations sont interprétées par le marché pétrolier comme autant de bombes qui sont prêtes à s'abattre sur Damas. On en a eu un petit aperçu le 3 septembre lorsque le baril de Brent de la mer du Nord coté à Londres avait pris 1,45 dollar pour clôturer la séance à 115,68 dollars tandis que le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour la même échéance, grappillait 91 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour terminer à 108,54 dollars. «Les prix du pétrole ont été portés par l'annonce de tirs tests de missiles israéliens et puis par le soutien apporté par le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner à une frappe militaire limitée (en Syrie), ce qui a renforcé la probabilité d'une intervention militaire américaine», avaient expliqué les analystes de Commerzbank. Les prix du pétrole grimpent en attendant de s'envoler le moment venu. La rencontre qui a duré moins d'une demi-heure entre le président russe et son homologue américain, Barack Obama, en marge du sommet du G20 et qui a porté sur la crise syrienne a montré que les deux camps sont restés profondément divergents. «Nous nous sommes rencontrés avec le président américain aujourd'hui (vendredi, Ndlr)... Chacun est resté sur ses positions», a confié, lors d'une conférence de presse, Vladimir Poutine qui aurait réaffirmé qu'en cas de frappes militaires occidentales contre le régime du président Bachar al-Assad, son pays soutiendrait la Syrie. «Une glaciation» qui a sensiblement réchauffé les cours de l'or noir: décryptée par le marché de l'or noir comme une annonce de frappes imminentes qui aurait comme conséquence un embrasement de la région. Les analystes sont presque unanimes, les cours de l'or noir pourraient bondir au-delà des 125 dollars dès le déclenchement des hostilités. «Nous pensons que dans les jours à venir, le Brent pourrait atteindre 120-125 dollars, que ce soit dans l'anticipation de l'offensive ou en réaction à l'annonce du début de cette offensive», explique l'économiste Michael Wittner qui a estimé que «si les répercussions régionales se traduisent par des perturbations importantes de l'approvisionnement, en Irak ou ailleurs, le Brent pourrait culminer brièvement à 150 dollars»...Les prix du pétrole dépendent désormais de l'évolution des positions des présidents russe et américain.