La virée de Tizi-Ouzou et celle d'Alger sont attendues avec la plus grande curiosité. La dernière ligne droite pour le candidat Ali Benflis qui le conduira aujourd'hui successivement à Biskra en passant par Batna, sa ville natale, le lendemain dimanche à Sétif et Tipaza et enfin le lundi à Tizi-Ouzou, Boumerdès et Alger pour l'ultime journée de la campagne électorale nous renseignera davantage sur sa véritable popularité qui grandit chaque jour ou sur un quelconque essoufflement. Le candidat Benflis aura à affronter et à mesurer sa popularité dans des wilaya qui, dit-on, ne lui sont pas favorables comme Sétif, Tipaza et à un degré moindre Tizi-Ouzou - des étapes-test pour Benflis- et que ses adversaires ne manqueront pas d'évaluer et de soupeser. La sortie de Bouteflika dans la ville des Genêts donne déjà un avant-goût de l'ambiance électrique qui pourra régner lors de la virée électorale de Benflis à Tizi-Ouzou. Si la halte de Batna est considérée comme une simple étape pour ce candidat, puisqu'elle est considérée comme pratiquement acquise au candidat du FLN, celle-ci sera avant tout marquée par la présence et la montée au créneau de l'ancien président de la République, Liamine Zeroual qui accueillera en personne Ali Benflis, selon des sources proches de la permanence du candidat. Ce geste fort et symbolique de la part de Zeroual ne passera pas inaperçu et sera interprété de différentes manières par les analystes politiques soit comme un soutien de taille pour le candidat du FLN ou éventuellement une carte-maîtresse pour l'élection présidentielle du candidat Benflis. Pourtant, le chemin reste semé d'embûches pour Benflis car il aura à passer des étapes difficiles voire cruciales à quelques jours de l'élection du 08 avril. Malgré les informations en provenance de la ville de Tizi-Ouzou qui annoncent un rendez-vous sans heurts, le candidat Benflis n'est pas à l'abri d'une «mauvaise surprise» comme ce fut le cas pour Bouteflika. L'annulation du bain de foule programmé par le staff de campagne après la fin du meeting n'est pas à écarter. Par contre, le meeting qui aura lieu au stade d'Oukil Ramdane où on annonce un déferlement des citoyens sera bel est bien maintenu à en croire des sources proches du candidat. A Tipasa, que Benflis redoute au plus haut point, l'étape sera considérée comme une sorte de baromètre dans son entreprise d'occuper le palais d'El Mouradia. La wilaya de Sétif, quant à elle, reste divisée entre les partisans de Bouteflika et ceux de Benflis. Le travail de sape des notables de la ville des Hauts-Plateaux à l'image de Serar, le président de l'ESS ou de l'ancien joueur, Salhi Abdelhamid, n'a pas eu l'effet escompté - le raz-de-marée annoncé a été subtilement annihilé - par la contre-offensive menée par les militants du FLN qui sont restés fidèles à Benflis. L'étape d'Alger - le meeting de Benflis se déroulera soit à la salle Harcha ou au stade du 20-Août - est la plus importante du point de vue de l'image de marque des candidats qui ont tous décidé de boucler leur harassante campagne à partir de la capitale. Cette fin de campagne restera en tout point de vue décisive pour le candidat du FLN qui reste sur un rythme de croisière appréciable. A quelques exceptions près, la quarantaine de wilaya qu'il a visitées jusque-là ont toutes répondu massivement à ses appels. La virée de Tizi-Ouzou et puis celle d'Alger sont attendues avec la plus grande curiosité par les innombrables observateurs et avec une attention soutenue par ses adversaires politiques. Le grand saut vers l'inconnu auquel s'est adonné Ali Benflis en décidant de croiser le fer avec son ancien patron le mènera-t-il vers le palais d'El Mouradia ou sera-t-il le saut de trop pour cet adepte de la marche forcée?