MM. Tarek Mira, chef du groupe parlementaire du RCD à l'APN, et Brahimi Ali, secrétaire national à la communication, étaient, hier matin à Bordj Bou-Arréridj, où ils ont animé une conférence-débat portant sur le projet de pacte pour la refondation nationale, mis en marche par le parti. Un projet, selon les deux conférenciers, qui repose plus singulièrement sur une régionalisation du pays. Selon M.Tarek Mira, un modèle d'organisation à l'image du découpage ayant été en vigueur durant la Guerre de libération nationale, c'est-à-dire les 6 wilayas historiques, avec un Etat unitaire centralisé et un Etat unitaire régionalisé répondant au modèle espagnol tel qu'affirmé par l'orateur, qui cite notamment l'organisation de la Catalogne. Actualité au sein du RCD oblige, l'assistance a voulu en savoir plus sur les dernières déclarations du président du RCD, le docteur Saïd Sadi, ayant trait à une tentative d'assassinat sur sa personne. A ce sujet, M.Brahimi Ali, en sa qualité de chargé de la communication, est allé droit au but en affirmant qu'après 20 jours d'enquête, nous avons conclu, au sein du RCD, que c'est un appareil de l'Etat qui a été responsable de l'enlèvement du militant du RCD, et il cite nommément le DRS, révélant que des clans au pouvoir ont téléphoné au siège du RCD pour se jeter la responsabilité, c'est-à-dire, selon M.Brahimi, «ce n'est pas moi, c'est l'autre». Ce dernier en s'étalant sur la dernière démission de M.Amara Benyounès déclare: «L'intéressé a démissionné effectivement de la commission exécutive nationale du RCD et ce, depuis, le 28 octobre dernier.» Il affirme également, que cette démission a été acceptée et d'ajouter: «Je me dois de préciser que ce n'est pas une démission des rangs du parti, mais uniquement de la commission exécutive nationale.» Et à M.Brahimi de s'interroger: «Nous nous posons la question de savoir pourquoi cette démission est intervenue à un moment où le président du parti, le docteur Saïd Sadi, est menacé dans sa vie et à un moment où la situation politique du pays risque de connaître de très graves turbulences à l'avenir.» Le même orateur note que le dernier communiqué du Chef du gouvernement, après sa rencontre avec les soi-disant représentants des ârchs est un pas en avant, mais, déclare-t-il, nous ne faisons pas confiance, car pour lui, les gens reçus par le Chef du gouvernement ne sont pas représentatifs des ârchs. Répondant à une question sur l'idée d'autonomie de la Kabylie prônée par M'henni Ferhat, M.Brahimi répondra, que ce n'est pas une revendication sérieuse, elle risque d'influer sur le projet de régionalisation d'un Etat unitaire et d'affirmer qu'au sein du RCD, l'autonomie de la Kabylie n'apportera pas de solution. Seule la régionalisation est capable d'atténuer toutes les revendications identitaires et sociales en Kabylie, mais aussi à travers tout le pays.