Deux islamistes jihadistes appartenant au mouvement Ansar Ashari'â organisation terroriste selon les autorités tunisiennes, ont été tués hier et deux autres arrêtés dans la banlieue ouest de Tunis, a-t-on appris auprès du ministère de l'Intérieur. «Deux jihadistes terroristes d'Ansar Ashari'â ont été tués et deux autres arrêtés lundi matin dans la banlieue ouest, où la brigade anti-terroriste continue une opération de ratissage», a-t-on précisé. Les deux hommes arrêtés, identifiés comme Mohamed Khiari et Mohamed Aouadi, dirigent la branche militaire d'Ansar Ashari'â, un groupe soupçonné d'être impliqué dans l'assassinat de deux opposants tunisiens Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, selon la même source. Dans un communiqué, le ministère précise que les deux «terroristes», dont Adel Saïdi «un élément dangereux», ont été tués à la suite d'un échange de tirs massifs. L'autre homme n'a pas été encore identifié, a-t-on ajouté. Le chef du gouvernement tunisien, l'islamiste Ali Larayedh, a récemment affirmé qu'Ansar Ashari'â était lié à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi), accusant ce groupe d'être responsable des actes «terroristes» les plus retentissants depuis la révolution de 2011. Mais l'organisation affirme n'avoir «aucun lien avec des groupes à l'étranger» tout en exprimant sa «loyauté aux principes du jihad et aux formations jihadistes dans le monde». Confronté à l'essor de l'islamisme radical et à des groupes armés liés à Al Qaîda, le gouvernement a récemment durci sa position vis-à-vis des salafistes après avoir été longtemps taxé de laxisme. L'assassinat de l'opposant Mohamed Brahmi le 25 juillet, que les autorités imputent à des jihadistes, a en outre plongé la Tunisie dans une crise politique. L'opposition exige la démission du gouvernement, certains réclamant également la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) dont les travaux ont été suspendus après son boycott par plusieurs députés, ce que la coalition au pouvoir refuse. Les islamistes d'Ennahda proposent à la place d'élargir la coalition au pouvoir, et d'organiser des élections le 17 décembre. Le gouvernement actuel est accusé d'avoir failli sur le plan sécuritaire face à l'essor de la mouvance jihadiste, mais aussi dans le domaine économique, alors que les revendications sociales étaient au coeur de la révolution de janvier 2011.