Un consensus international semble se dessiner sur le principe d'un démantèlement de l'arsenal chimique syrien à débattre au sein de l'ONU, mais des désaccords profonds persistent entre, notamment Paris et Moscou sur la question d'un recours à la force en cas de violations. Accords -Sur le principe de transparence de l'arsenal chimique syrien, de son placement sous contrôle international puis de sa destruction. La proposition a été avancée lundi par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et acceptée le jour même par son homologue syrien, Walid Mouallem, alors à Moscou. La Syrie, a assuré M. Mouallem, est prête à «annoncer où se trouvent les armes chimiques, à cesser leur production et à montrer ces installations aux représentants de la Russie, d'autres pays et de l'ONU». Mardi, les présidents américain et français et le Premier ministre britannique sont convenus de faire examiner à l'ONU la proposition russe. -Sur l'adhésion de la Syrie à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac) et sur le principe de surveillance: Moscou, dans sa proposition initiale, a également demandé à Damas de rejoindre l'Oiac, chargée de vérifier la destruction de toutes les armes chimiques et d'organiser la fin de la fabrication de ces armes dans les pays membres de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques de 1993. Le régime de Damas, toujours par la voix de son chef de la diplomatie, s'est dit prêt à adhérer à cette Convention. Le cas échéant, le pays tombe automatiquement sous le coup d'inspections régulières de l'Oiac. Paris voit dans cette adhésion à l'Oiac un des premiers gestes concrets à accomplir par Damas. -Sur des discussions dans le cadre de l'ONU: Russes et Occidentaux sont d'accord pour se retrouver devant le Conseil de sécurité afin de prendre des mesures concrètes pour démanteler l'arsenal chimique syrien. M.Lavrov a annoncé un plan transmis hier aux Etats-Unis. «Nous serons prêts à travailler dessus avec le secrétaire général de l'ONU, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Oiac», a-t-il dit. Paris avait, la veille, diffusé à ses partenaires de l'ONU un projet de résolution. Désaccords -Sur cette résolution «sous-chapitre VII» de la Charte des Nations unies envisagée par Paris: sous ce chapitre de la charte des Nations unies, la résolution devient contraignante car en cas de violations et de menaces pour la paix internationale, l'usage de la force, en dernier recours, est possible. «Inacceptable», a réagi Moscou, qui y voit la légitimation d'une éventuelle intervention armée internationale en Syrie. Craignant de voir se reproduire le scénario libyen, la Russie a déjà mis son veto à trois projets de résolution sur la Syrie. Londres s'est prononcé comme Paris pour une résolution «sous-chapitre VII», et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui rencontre aujourd'hui son homologue russe à Genève, exige aussi «des conséquences si l'on nous joue des tours ou si quelqu'un essaie de saper le processus». sur le massacre du 21 août à la Ghouta, près de Damas, commis à l'aide d'armes chimiques et qui aurait fait plus de 1.400 morts selon l'opposition syrienne et des services de renseignement occidentaux. Washington, Paris ou Londres en imputent la responsabilité au régime syrien, ce que Damas et Moscou démentent. Or le projet de résolution présenté par Paris «condamne l'utilisation d'armes chimiques par les autorités syriennes le 21 août 2013 contre la population civile». -Sur la menace de frappes contre le régime syrien: Paris et Washington, tout en acceptant la main tendue par Moscou, refusent d'écarter l'hypothèse d'une action militaire alors que le président russe Vladimir Poutine a appelé les Etats-Unis à y renoncer. «Il est difficile de contraindre la Syrie ou un autre pays à se désarmer de façon unilatérale s'il y a une action militaire en préparation contre ce pays», a-t-il déclaré.