Prise de court, semble-t-il, par la proposition russe visant à mettre l'arsenal chimique syrien sous contrôle international, la France a déposé un projet de résolution au Conseil de sécurité, visant à "condamner le massacre du 21 août commis par le régime", a déclaré, hier, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, lors d'une conférence de presse. "La France proposera aujourd'hui à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de résolution sous chapitre 7 autorisant un recours à la force en cas de manquement aux obligations." Ce projet de résolution à l'ONU vise, selon lui, à "exiger la lumière" sur le programme syrien d'armes chimiques pour que Damas "le place sous contrôle et qu'il soit démantelé". Laurent Fabius a souligné que la résolution aurait également pour but de "mettre en place un dispositif complet d'inspection et de contrôle de ses obligations sous l'égide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC)". À quelques nuances près, la France accueille favorablement la proposition russe, même si elle vient s'encombrer d'un passage par l'ONU. En tout cas, au-delà de la "french touch", l'Union européenne a, pour sa part, accueilli, hier, "avec intérêt", la proposition russe, mais souhaite seulement s'assurer qu'elle soit "sérieuse" et puisse être suivie d'effet. Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a indiqué hier, lui aussi, soutenir la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international, plaidant pour une "solution politique" au conflit, qui a fait plus de 100 000 morts en deux ans et demi en Syrie. La Chine dit "soutenir" la proposition russe sur l'arsenal chimique syrien. "Nous saluons et apportons notre soutien à la proposition russe", a déclaré Hong Lei, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse régulier. "Tant que cette proposition est porteuse d'un allègement de la tension en Syrie et qu'elle va dans le sens d'une résolution politique de la crise syrienne, en maintenant la paix et la stabilité en Syrie et dans la région, la communauté internationale doit y accorder du crédit", a ajouté le porte-parole. La Chine oppose, depuis plus de deux ans, une fin de non-recevoir aux appels internationaux à exercer davantage de pression sur le régime de Bachar al-Assad, usant de son veto au Conseil de sécurité des Nations unies. Last but not least, le président américain a salué la proposition russe de placer l'arsenal chimique syrien sous contrôle international. "Cela pourrait constituer une percée importante", a-t-il lancé sur NBC. Barack Obama a estimé, ainsi, que les dernières avancées étaient le résultat direct des menaces de frappes américaines. "Il aurait été improbable de parvenir à ce point (...) sans une menace militaire digne de foi pour traiter la question du recours à des armes chimiques en Syrie", poursuit-il. Interrogé, en outre, par ABC sur la possibilité d'une "pause" dans le cheminement vers des frappes, au cas où les armes chimiques seraient sécurisées, Barack Obama a répondu "tout à fait, si cela se produit". Enfin, l'essentiel est que le spectre de la guerre s'éloigne... pour l'instant ! M-C. L. Nom Adresse email