La candidate du PT considère la langue amazighe comme un droit naturel et le référendum une aventure... La salle Errich a accueilli hier, la candidate Louisa Hanoune. Lors de ce meeting, la candidate du Parti des travailleurs n'a pas dérogé à la règle qui caractérise ses discours empreints d'un constat amer de la situation qui prévaut, depuis une décennie en Algérie. Elle expliquera ce constat par la fidélité du Parti des travailleurs à ses principes fondamentaux. La crise, d'essence politique, ne peut trouver un dénouement qu'avec une participation massive, le 8 avril, et l'option pour le changement. Arrivée à 10 h 42, la seule femme postulante à la magistrature suprême s'élancera d'emblée dans un long diagnostic de la situation, en faisant perpétuellement un parallèle entre le pays et les déboires du peuple irakien, victime, selon l'oratrice, d'un plan américain qui vise, dans un cadre global, l'ensemble des pays arabes, l'Algérie comprise. Malgré la gravité de la situation, Louisa Hanoune dira que l'Algérie va bien et peut sortir de la crise. «Le 8 avril est un rendez-vous pas comme les autres, puisqu'il sera déterminant et définira l'avenir...». Elle exhortera les citoyens et citoyennes à aller voter en masse pour contrecarrer le plan de déstabilisation qui vise les trois derniers pays pétroliers en l'occurrence l'Algérie, le Venezuela et le Mexique. Après avoir défini l'origine de la crise et proposé une des multiples solutions à même de la dénouer, la candidate du PT revient sur le bilan par les chiffres que certains exhibent. «La précarité, le taux de chômage, la crise du logement... sont autant de preuves que la gestion antérieure du pays est en deçà des espérances dans un pays qui compte 33 milliards de réserves monétaires.» La situation en Kabylie prendra une large place dans le discours de la candidate qui insistera tout au long de son intervention (plus de 2h) sur l'unité nationale avec ses deux fondements expressifs à savoir l'arabe et tamazight. «Nous n'avons pas de problème ethnique pour faire de l'officialisation de la langue, un fait qui ne peut passer que par référendum ou un sujet tabou. Le recours à ce mode risque de porter atteinte à l'unité d'un seul et unique peuple. Tamazight est un droit naturel.» S'agissant toujours du même sujet, Louisa Hanoune considère que l'acceptation de la 3e incidence (révocation des élus Ndlr), comme un pas grave vers une dérive dont les conséquences restent imprévisibles. Sans citer de nom, elle fera allusion à la menace brandie par un candidat qui recourra à la rue en cas de fraude. Menace qu'elle considère comme un fait très grave. En guise de solutions à cette crise multidimensionnelle, la candidate du PT prend l'engagement de «décréter la paix à travers un conseil national qui regroupera toutes les forces vives de la nation, de lever l'état d'urgence, d'annuler toutes les décisions économiques visant à brader le secteur public national, de préserver les droits des femmes, de défendre les libertés individuelles et la liberté d'opinion, de solutionner le dossier des disparus, de fixer un Smig à 24.000 DA prix de la dignité en Algérie... » Tout au long de son meeting, des jeunes interpelleront la candidate par son prénom pour lui manifester leur soutien. La candidate saisira l'opportunité pour rappeler que des candidats promettent de construire 1 million de logements alors qu'aujourd'hui, le même nombre est inoccupé!