Le recours à la pression de rue pour faire valoir les droits se fait payant à Béjaïa. C'est la seule explication de ces ritournelles de coupures de routes et de rassemblements devant le siège de la wilaya. Avant-hier les villageois de Zioui relevant de la commune d'Akfadou ont réussi à fléchir la décision de l'APW quant à l'octroi d'une enveloppe de plusieurs millions de centimes pour l'amélioration du cadre de vie dans le village. La manifestation initiée le jour même de l'ouverture des travaux de la session ordinaire a été concluante. Les villageois sont repartis avec le butin. Si les habitants de Zioui ont eu gain de cause dans leur requête ce n'est pas le cas de ceux du lotissement d'Ibourassen, qui ont procédé, hier et pour la deuxième journée consécutive, à la fermeture de la RN09. Les habitants du village Ibourassen, dans la commune de Oued Ghir, ont tout juste obtenu le déplacement sur instruction du wali, de quatre directeurs de l'exécutif pour trouver une solution aux problèmes soulevés. Il s'agit notamment de la réfection des routes donnant accès au quartier, la réhabilitation du réseau d'assainissement des eaux usées, la réalisation d'une école primaire et d'une salle de soins pour la localité (...) La régularisation de la situation des terres privées sera également sur la table des négociations. Les habitants exigent par la même occasion la fermeture d'un silo de stockage d'aliments de bétail, non loin de leurs habitations. La manifestation rééditée hier n'a pas manqué de provoquer de gigantesques bouchons dans les deux sens de la Nationale 12. La RN 75 s'est avérée trop exiguë pour contenir tout le flux des véhicules qui tentent de rallier la capitale des Hammadites ou de la quitter. Par ailleurs, la session ordinaire de l'APW, qui s'est ouverte lundi dernier avec deux heures de retard, en raison de l'absence du wali et du président de l'APW retenus à la cérémonie d'installation du nouveau commandant du groupement de la gendarmerie de Béjaïa, a repris ses travaux hier avec au menu les débats concernant la rentrée scolaire et universitaire et les oeuvres universitaires. Le rassemblement observé par les habitants du village Zioui a mis au goût du jour le développement rural. L'APW a accusé ouvertement l'administration d'être responsable du sous-développement dans les villages. Les élus se sont succédé pour dresser un tableau de la situation du développement dans les zones rurales et montagneuses de la wilaya. Ce qui n'a pas manqué de créer une polémique sur des points qui n'ont pas été inscrits à l'ordre du jour, faut-il le souligner. La session de l'APW de Béjaïa a été marquée aussi par cette sortie des élus pour dénoncer la répartition du reliquat du chapitre 979 du budget prévisionnel 2013 au profit des communes sans l'accord ni la concertation préalable du président de l'Assemblée. Cette décision prise par le wali est jugée «illégale» et violant la loi portant Code de wilaya.