Plusieurs coordinations ont dénoncé la démarche en solo du délégué de M'chedellah. La délégation dirigée par Kacimi de Bouira a obtenu, hier, un engagement de la part du chef du gouvernement de signer un accord cadre pour la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. Pour donner suite à la réponse d'Ouyahia, les six délégués ont décidé de mener une campagne en Kabylie afin d'attirer une large adhésion autour de leur démarche. Kacimi et consorts semblent déterminés à reprendre langue avec le pouvoir sans attendre l'aval de l'interwilayas. Plusieurs coordinations du mouvement citoyen ont dénoncé la démarche en solo du délégué de M'chedellah. Ainsi, la Cccwb, fief de Kacimi, «condamne vigoureusement encore une fois la délégation de la honte créée par les délégués exclus du mouvement citoyen pour reprendre langue avec le représentant de l'Etat». Plus grave encore, les dix comités qui se sont réunis avant, hier à El Esnam mettent en garde ceux qui utilisent le sigle de la Cccwb pour le seul objectif de brader la plate-forme d'El-Kseur. En guise de riposte, un rassemblement populaire antivote est prévu pour aujourd'hui à la place des martyrs de Bouira. Pour sa part, la Coordination de Béjaia a convoqué, avant-hier, un conclave pour dénoncer ce dialogue et déclarer nuls ses résultats. Même son de cloche à Tizi Ouzou où les deux ailes dialoguiste et antidialoguiste ont voué aux gémonies la délégation de Kacimi. Ainsi, Rachid Allouache, dialoguiste, déclare que Kacimi est en train de nager seul et sans bouée. Ni la Cadc, ni l'interwilayas ne l'ont mandaté». Poursuivant sa réaction, Allouache dira que «le mouvement se démarque de cette opération qui n'est autre chose que le remake de l'épisode des délégués taiwan conduits par Allilouche». L'aile antidialoguiste, par la voix de Hachim des Ouadhias, souligne que «la délégation de Kacimi est du même acabit que celle de Allilouche». Quant au pouvoir, Hachim l'accuse de pratiquer «la logique de diviser pour régner». En clair, l'approche du scrutin du 8 avril a sensiblement accéléré le rythme des événements dans la région. Le pouvoir, par la voix d'Ouyahia, veut coûte que coûte ramener la Kabylie aux urnes pour éviter une dislocation sérieuse de la Nation. La Kabylie, elle, conditionne toute élection à la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur. L'enjeu de cette présidentielle semble acculer l'Etat à la défensive. Mais la question qui s'impose désormais, c'est de savoir quels sont les interlocuteurs d'Ouyahia qui auront l'honneur historique de cosigner le document de mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur. L'avenir proche de la Kabylie s'ouvre de nouveau sur toutes les hypothèses.