Carnage samedi dernier dans un centre commercial de Nairobi, un attentat revendiqué par les Shebab somaliens Au moins 59 personnes ont été tuées dans l'attaque d'un centre commercial de Nairobi par un commando islamiste, selon un nouveau bilan donné hier par le ministre kenyan de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku. Le siège du centre commercial Westgate se poursuivait hier matin à Nairobi, où un commando islamiste, cerné par les forces de sécurité kenyanes, était toujours retranché avec un nombre indéterminé d'otages. Des tirs nourris ont été entendus au petit matin venant de l'intérieur du centre, bouclé par les forces de sécurité qui ont reçu d'importants renforts et en interdisent désormais tout accès aux journalistes. La confrontation dure maintenant depuis presque 24 heures, après l'assaut meurtrier samedi dernier à la mi-journée de ce luxueux centre commercial par un commando islamiste d'une dizaine d'hommes masqués et armés. Au moins 43 personnes ont été tuées, dont deux Françaises et deux Canadiens, et 200 blessées, selon un dernier bilan de la Croix-rouge kenyane. Des Américains, très vraisemblablement des Britanniques et de nombreux autres Occidentaux -cibles privilégiées des assaillants- figurent parmi les blessés. Mais ce bilan a été revu hier à la hausse par le ministre kenyan de l'Intérieur qui donna le chiffre de 59 morts. Au moins 59 personnes ont été tuées dans l'attaque d'un centre commercial de Nairobi par un commando islamiste, selon un nouveau bilan donné hier par le ministre kenyan de l'Intérieur, Joseph Ole Lenku. «Jusqu'ici, nous avons 59 personnes qui ont été tuées», a déclaré le ministre, faisant état également de 175 blessés, contre 200 dans un précédent bilan de la Croix-rouge kenyane. La confrontation se poursuivait hier midi entre les forces de sécurité et les islamistes, qui détiennent toujours un nombre indéterminé d'otages. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque-suicide d'Al Qaîda en août 1998 contre l'ambassade américaine, qui avait fait plus de 200 morts. Le carnage du Westgate a été revendiqué dans la soirée par les shebab somaliens, liés à Al Qaîda, qui l'ont présentée comme une opération de représailles à l'intervention des troupes kenyanes en Somalie. «Nous continuons nos efforts (...). Nous faisons tout ce que nous pouvons pour mettre fin» au drame, a déclaré hier matin un officier kenyan. Un grand nombre de soldats kenyans avec des casques et des gilets pare-balles, certains portant des lance-grenade, étaient visibles autour du Westgate. Selon le ministère de l'Intérieur, les étages supérieurs du centre ont été sécurisés, et les attaquants ont été repoussés dans une zone du rez-de-chaussée ou du sous-sol. Un nombre indéterminé d'otages sont toujours piégés. «Le nombre des otages est toujours inconnu, mais ils se trouvent en plusieurs endroits. Les niveaux supérieurs (du centre commercial) ont été sécurisés. Aucune communication n'a pu être établie (avec les islamistes)», a déclaré le Centre national des opérations de catastrophes dans un message posté hier matin sur Twitter. «Le travail continue mais on ne peut pas précipiter les choses», a commenté un officier de l'armée, posté près du périmètre de sécurité entourant le centre. Les assaillants islamistes ont fait irruption samedi vers midi dans le «Westgate Mall» bondé, semant mort et chaos parmi les familles en plein shopping et les badauds attablés aux terrasses des cafés du bâtiment de quatre étages. Ils ont ouvert le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule d'un millier de clients et d'employés du centre, un des lieux de promenade préférés des classes aisées et des expatriés de Nairobi. Jusque dans la soirée, alors que les affrontements se poursuivaient, clients apeurés et employés traumatisés, piégés dans le centre, ont continué d'en émerger par petits groupes, au fur et à mesure de la lente progression des forces de l'ordre. Blessés et cadavres ensanglantés ont été évacués par les services de secours. Epaulés par des membres en civil des services de sécurité des chancelleries occidentales, policiers et militaires kenyans ont tenté prudemment de cerner les assaillants dans un labyrinthe de boutiques en tout genre où il est aisé de se cacher ou de se retrancher.