L'Iran a affirmé jeudi dernier qu'il espérait parvenir à un accord international sur son programme nucléaire d'ici à un an, à l'issue d'une rencontre historique, entre le chef de sa diplomatie et le secrétaire d'Etat américain John Kerry. M.Kerry et son homologue iranien Mohammed Javad Zarif se sont serrés la main et ont brièvement échangé des mots jeudi après-midi, au siège de l'ONU à New York. Ils ont convenu d'une reprise des négociations le 15 octobre à Genève. A l'issue de la rencontre, M.Zarif, très détendu lorsqu'il s'est adressé à la presse, a insisté sur «la nécessité de poursuivre ces discussions pour leur donner l'impulsion politique nécessaire et parvenir à un accord dans un délai raisonnable». M.Kerry s'est lui réjoui d'un ton «très différent», tout en soulignant qu'il restait «beaucoup de travail à faire». «Une réunion et un changement de ton bienvenu ne répondent pas» à toutes les questions sur le nucléaire iranien, a-t-il dit. Les Occidentaux soupçonnent les Iraniens de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran dément. Les deux hommes se sont parlés en tête à tête à l'issue d'une réunion également sans précédent entre M.Zarif et ses homologues des grandes puissances - dont M.Kerry- durant lesquels tous se sont accordés pour de nouvelles négociations sur le nucléaire iranien à Genève les 15 et 16 octobre prochain. «C'était une réunion dense, l'atmosphère était bonne, énergique, nous avons discuté de la façon d'avancer», a précisé la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, en annonçant cette reprise des négociations. M. Zarif a cependant précisé que le niveau de la rencontre - ministérielle ou autre - n'avait pas encore été fixé. L'Iran et les Etats-Unis n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980. Le président iranien Hassan Rohani, qui a adopté un ton nettement plus conciliant que ses prédécesseurs dans ce dossier, a lui promis jeudi à New York des négociations constructives. «Nous sommes prêts à nous engager sérieusement dans le processus en vue d'un accord négocié et mutuellement acceptable, et à le faire de bonne foi», a-t-il déclaré. Le président iranien avait indiqué mercredi dernier sa volonté d'arriver à une issue rapide, évoquant un calendrier en «mois, pas en d'années». M.Zarif a affirmé jeudi qu'avec ses homologues, ils s'étaient fixés d'essayer de parvenir à un accord «d'ici un an», un changement de rythme radical pour des négociations qui n'ont pas avancé depuis huit ans.