«On veut lutter contre l'exclusion et la marginalisation» Dans son discours, le patron du FLN s'est refusé à parler ni de la prochaine élection présidentielle ni de la demande d'un 4e mandat à Bouteflika. Pourtant, des appels à un 4e mandat ont fusé dans la salle. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, ne perd pas espoir quant à l'union des rangs de son parti, divisés de la base jusqu'au sommet. C'est dans l'esprit de cette mission difficile qu'il a présidé, hier au complexe 8-Mai 1945 de Sétif, la rencontre régionale des cadres des wilayas de l'est du pays. Dans une salle pleine comme un oeuf (environ 2000 personnes), où l'assistance n'est pas totalement acquise, le nouveau secrétaire général du FLN qui a étalé son plan d'action a insisté sur l'union des rangs du parti pour affronter les prochaines échéances politiques. L'orateur a appelé les militants à redynamiser les structures du parti. «Il faut qu'on reconnaisse que ces structures ont perdu de leur dynamisme», a-t-il dit. «Les mouhafadate sont fermées», lancent certains présents dans la salle. Et à Amar Saâdani de reprendre: «Il faut rouvrir les mouhafadate et les kasmas.» Il explique que c'est la difficile ouverture politique et les conflits internes qui sont derrière cette situation. A un moment très récent, même si la situation n'a pas totalement changé, toutes les structures du FLN étaient en crise, atteignant le fond de la division avec la création de structures parallèles. «On veut lutter contre l'exclusion et la marginalisation», déclare encore l'ancien président de l'APN, nouveau secrétaire général du FLN depuis le 29 août dernier. Dans son discours, Amar Saâdani s'est refusé à parler de la prochaine élection présidentielle ni de la demande d'un 4e mandat à Bouteflika. Pourtant, des appels à un 4e mandat ont fusé dans la salle. Il s'est juste contenté de lancer quelques messages dans ce sens. Comme celui interpellant les militants et les cadres du parti, consistant à dire que «l'unité de nos rangs nous est imposée (par la conjoncture)» et celui appelant à «l'application des réformes politiques de Bouteflika à la lettre». L'orateur a plaidé, en outre, pour la bonne gouvernance du parti. A ce moment, un militant se lève et lance: «A Souk Ahras, c'est la chkara». «A El Tarf aussi», crie un autre. Toutefois, l'unité des rangs du FLN n'est pas le seul point du programme du nouveau secrétaire général du parti. Même s'il est le plus important et crucial, il occupe la deuxième position dans l'exposé de M.Saâdani qui a évoqué que son plan d'action contient 10 points. Le premier est relatif à la modernisation du parti. «Il ne faut pas que le FLN reste cet appareil glacé géré par les bureaucrates de la politique. Il faut qu'il soit en cohérence avec notre époque et ses défis. Il faut qu'il s'ouvre aux citoyens et sur le monde», a-t-il déclaré. L'un des autres points centraux du programme de M.Saâdani est l'élargissement de la base militante du FLN pour, a-t-il expliqué, «préserver son image et sa place de leader sur l'échiquier politique national» Même les relations extérieures du parti n'échappent pas au «plan de révision» du nouveau patron de l'ex-parti unique. Il annonce que ces relations ne seront plus comme elles étaient avant, c'est-à-dire protocolaires (déplacements et réceptions de délégations). Amar Saâdani qui a évité aussi de parler des sujets qui engagent le gouvernement n'a pas manqué l'occasion d'adresser certains messages politiques aux adversaires de sa formation, notamment ceux qui demandent de mettre le parti dans le musée pour le préserver des péripéties des hommes. Pour lui, ces derniers «veulent l'exclusion du FLN de la scène politique nationale» car, estime-t-il, «sa position du leader est une source d'inquiétude pour eux». «Ils ont tort», a-t-il tranché. «Allons nous mettre aussi les 300 000 militants du parti ainsi que ses électeurs dans le musée?», a-t-il ironisé avant d'affirmer, avec une sorte de défi, que «le FLN est et restera la première force politique du pays». L'orateur a répondu également à ceux qui comparent le FLN à l'ère du parti unique et le FLN d'aujourd'hui. «A ces gens-là, nous rappelons que le FLN était derrière l'avènement du multipartisme», a-t-il dit.