Y aura-t-il consécration d'un septennat dans la future Constitution qui sera amendée pour prolonger de deux ans l'actuel mandat du président Bouteflika ? Le chef de l'Etat briguera-t-il un quatrième mandat ? Le secrétaire général du FLN, Amar Saadani a totalement éludé ces deux sujets pourtant d'une brûlante actualité lors de son passage jeudi à Oran. Seule position réitérée : «Nous soutenons toutes les réformes initiées par le président de la République, qui est le président d'honneur du FLN et nous militons pour l'application des toutes ces réformes (dont la mouture retenue par le Président lors de la révision de la Constitution, ndlr).» Comprendre : le FLN s'alignera derrière la décision qui sera prise par son président d'honneur, Abdelaziz Bouteflika, d'opter pour un septennat ou de briguer un autre mandat. Le nouveau secrétaire général du FLN est venu à Oran pour prononcer un discours lors d'une conférence régionale des wilayas de l'Ouest du FLN. Dans une grande salle archicomble, l'assistance, composée de parlementaires des deux Chambres, d'élus locaux et de centaines de militants venus de tout l'Ouest, a longuement applaudi le nouvel homme fort du parti. Amar Saadani a lu, dans un arabe châtié, un discours – écrit par ses conseillers – qui se veut «rassembleur de toutes les sensibilités du parti» et surtout mobilisateur en vue des prochaines échéances politiques. Il s'est contenté d'appeler à l'unité des rangs au sein du parti. «Nous ne sommes pas partisans de la vengeance et de l'exclusion», a-t-il assuré, allusion faite à ses anciens adversaires qui s'étaient rangés derrière son désormais ex-rival Abderrahmane Belayat. Le discours a reproduit la recette classique pour mobiliser les troupes : titiller la fibre patriotique de l'assistance par le fameux rituel, faire appel au référent du combat libérateur, dont «le FLN se réclame en être le seul dépositaire». Le FLN postindépendance n'a pas cessé de revendiquer un monopole du référent historique. Et, comme nouveauté, Saadani répond à ceux qui réclament de mettre le FLN au musée : «Que ce soit en Afrique du Sud ou en Inde, les partis actuellement au pouvoir, qui ont respectivement plus d'un siècle et 70 ans, ont été les acteurs majeurs du combat libérateur de leur nation.» Et d'enchaîner : «C'est le FLN qui a ouvert, en 1989, le champ politique au multipartisme. Nous n'avons pas à recevoir de leçons de démocratie.» Une démocratie pourtant acquise de haute lutte par des opposants au FLN d'avant 1988, au prix du sang des martyrs du 5 Octobre et bien d'autres militants des libertés, toutes les libertés !