«La réponse aux revendications de la plate-forme d'El-Kseur existe dans mon programme électoral». Telle a été la réponse du président du Rassemblement pour la culture et la démocratie, M. Saïd Sadi, à une question du délégué des archs de Boumerdès, Rabah Boucetta qui a tenu à le présenter à l'assistance venue l'acclamer à la salle des sports où il a animé, hier, un meeting. D'ailleurs M.Saïd Sadi a précisé «je n'ai pas attendu la naissance du mouvement citoyen pour revendiquer un Etat de droit». Usant parfois de métaphores et d'un verbe acerbe, l'orateur a enflammé la salle par ses attaques à l'encontre du président de la République qu'il rend responsable de tous les maux qu'endure la société pour avoir fui ses responsabilités et ne pas avoir tenu ses promesses. «S'il y a des gens qui passent leur temps dans les avions, il faut bien qu'il y ait quelqu'un sur le terrain» a souligné Sadi pour justifier ses sorties de proximité sur le terrain. En outre, il a tenu à dénoncer les acharnements menés contre lui par le clan présidentiel : «J'ai quitté Alger deux jours et à mon retour je la retrouve sens dessus-dessous. D'ailleurs elle devrait s'appeler Bouteflika-City», a ironisé Saïd Sadi au sujet de l'arrachage de ses affiches et de l'affichage anarchique de son adversaire. Les sorties de Saïd Sadi l'ont mené, hier, de Mohammadia à Boumerdès en passant par El Harrach, Bordj El Bahri, Bordj El Kiffan, Rouiba, Reghaïa et Bordj Ménaïel. Malheureusement, la journée a failli être gâchée par l'annonce de la mort d'un militant du parti dans une collision de véhicules à l'entrée de Bordj Ménaïel. D'ailleurs il s'est vite rendu à l'hôpital des Issers, où la dépouille a été transportée pour présenter ses condoléances aux membres de la famille. A El Harrach, Saïd Sadi a déposé une gerbe de fleurs et observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la révolution au pied de la stèle publique. Sur place, le président du RCD a réitéré son appel à la vigilance le jour du scrutin pour faire face à toute tentative de fraude avant d'appeler les gens à aller voter pour son projet démocratique. «Certes, il a les moyens mais nous avons le peuple derrière nous qui veut le changement», a-t-il souligné. Le même geste solennel a été refait aussi bien à Bordj El Kiffan qu'à Rouiba : le premier à la mémoire des victimes de la bombe de juillet 1997 ayant fait 37 victimes et le second à la mémoire des familles des gendarmes morts lors de l'attentat de 1994 quand un camion bourré d'explosifs, a explosé devant les deux immeubles. «Je me fais un devoir de rendre hommage à toutes ces victimes sans qui l'Algérie républicaine et la démocratie ne seraient aujourd'hui qu'un vain mot», a déclaré Sadi sur place. Profitant de sa halte à la cité des 1200 Logements détruite partiellement par le séisme du 21 mai 2003 Sadi a également critiqué le manque de politique d'urbanisme des pouvoirs en place.