Une fourchette acceptable pour les pays producteurs comme pour les pays consommateurs a estimé le ministre du Pétrole du Koweit, Mustapha al-Chemali. La «guerre» des prix du pétrole a-t-elle commencé? Certains pays membres de l'Opep serrent les boulons et fixent une marge qui semble constituer pour eux une sorte de ligne de démarcation. 100 à 110 dollars. Le ministre du Pétrole du Koweit, Mustapha al-Chemali, a estimé dans une déclaration au quotidien koweïtien Al-Seyassah que la fourchette de 100 à 110 dollars le baril de brut était un prix acceptable pour les producteurs comme pour les consommateurs. «Ces prix sont bons et acceptables pour toutes les parties. Ils aident les producteurs à achever leurs projets d'exploration et de production et ils conviennent aux consommateurs et à l'économie mondiale», a-t-il indiqué. «Le prix acceptable et juste pour le pétrole en cette période est de 100 à 110 dollars le baril», a-t-il réitéré dans cet entretien rendu public hier. Une marge dans laquelle évoluent et se complaisent actuellement les cours de l'or noir. Le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour livraison en novembre a grappillé 53 cents sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), pour clôturer la semaine (vendredi 4 octobre) à 103,84 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord coté à Londres s'est établi à 109,46 dollars. Cela convient parfaitement à l'Algérie. Le ministre des Finances a maintenu le cap des objectifs fixés dans le cadre du quinquennat 2009-2014 tout en décidant de ne pas réduire les dépenses du budget de l'Etat qu'il compte équilibrer en tablant sur un baril de pétrole à 71 dollars en ce qui concerne l'exercice 2013. «A l'état actuel de notre économie, une réduction de nos dépenses d'équipement impacterait immédiatement et de manière négative la croissance, particulièrement dans les secteurs du bâtiment et des travaux publics, détruirait l'emploi et réduirait le pouvoir d'achat des citoyens», avait estimé Karim Djoudi dans un entretien accordé à l'APS. Ce qui demeure parfaitement dans ses cordes vu la conjoncture actuelle dans laquelle évolue le marché pétrolier qui n'a pas été particulièrement impacté par le renoncement d'une frappe militaire occidentale sur Damas et les tensions entre Téhéran et Washington qui tendent vers l'apaisement. Ce qui n'a pas empêché le baril de pétrole a perdre près de 10 dollars en moins de 21 jours à New York pendant le mois de septembre. «L'enjeu consiste à préserver l'équilibre budgétaire à moyen terme sur la base d'un prix acceptable du baril de pétrole permettant à la fois de sauvegarder les intérêts des générations futures tout en stimulant la croissance économique» a tenu à souligner le grand argentier du pays. Un objectif qui consiste à une sorte de jeu d'équilibriste qui ne saurait être atteint sans des prix du pétrole d'un niveau élevé et stables. La baisse notoire des exportations d'hydrocarbures et le recul des prix du brut se sont répercutés de façon significative sur celle des recettes en devises. «Durant le mois de mai dernier (2013Ndlr), les exportations algériennes ont poursuivi leur baisse (6,47%) sur le sillage d'une baisse de près de 7% des exportations d'hydrocarbures, qui ont représenté 95,5% du total des exportations du pays», avait indiqué le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes. «Cela peut s'interpréter comme un choc pour la balance des paiements extérieurs en 2013», faisait remarquer, le 10 juin, lors d'une conférence de presse le gouverneur de la Banque d'Algérie, Mohamed Laksaci. En l'absence d'une économie productrice de richesses hors hydrocarbures, la marge de manoeuvre demeure étroite. C'est dire qu'il va falloir jouer... serré.