Récusant l'esprit jacobin de l'Etat, le MAK plaide pour une Algérie algérienne non inféodée, mais seulement en accord et en symbiose avec elle-même. Après avoir lancé le 26 avril 2001, le mouvement de la Kabylie libre, le MAK a entrepris une série de conférences-débats à travers les wilayas de Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa. En effet ce qui n'était au départ qu'un ballon-sonde, s'est vite transformé en un vaste mouvement où se cristallisent désormais toutes les forces favorables à l'autonomie de la Kabylie. Selon ses précurseurs, le MAK a l'ambition de permettre à la Kabylie d'exister dans un système qui lui permettra de vivre pleinement dans le cadre de ses valeurs. «La Kabylie, estiment les animateurs du MAK, est en attente d'une alternative politique profonde et canonique et, de ce fait, veut vivre son particularisme dans un projet de société fondamentalement différent de celui qui lui est imposé.» Pour ce faire, Ferhat M'henni et ses amis comptent organiser un séminaire. Ce dernier aura pour vocation fondamentale la sensibilisation des populations qui «n'arrivent plus à dépasser le seuil des consensus sur la base desquels a fonctionné le système jusqu'ici». Et d'ajouter: «L'univers idéologique kabyle n'est pas arabo-islamique. Or cet aménagement (arabo-islamique) ne convient nullement à la région, car il l'a niée et marginalisée.» Abordant l'aspect de l'intégrité territoriale, Ferhat M'henni dira que «l'Algérie est indivisibl,e mais plurielle. C'est de cette pluralité que s'explique le concept de l'autonomie (...). Nous ne voulons ni diviser le pays ni créer une deuxième Algérie». Plaidant pour un Etat central qui gardera ses missions naturelles de régulation et de d'exclusivité sur la défense nationale, la diplomatie, l'émission de la monnaie, les promoteurs du MAK n'épargneront pas cependant de rejeter les propositions du RCD et celles du FFS à travers leurs projets de refondation nationale et de régionalisme positif. «Les propositions du FFS et du RCD nous paraissent vouloir niveler et normaliser la Kabylie sans plus», ont-ils estimé. Invités à se prononcer sur la dernière sortie médiatique du n°1 du RCD, les autonomistes regretteront les «élucubrations politiques du Dr Saïd Sadi». «Nous sommes réellement tristes que le parcours politique du RCD prenne fin de la sorte», ont-ils ajouté.