À travers la charte pour la paix et la réconciliation nationale que propose Bouteflika au peuple algérien, le Mouvement pour l'autonomie de la Kabylie (MAK), dirigé par Ferhat Mehenni, ne voit qu'“une entreprise attentatoire à la mémoire des victimes du terrorisme et à la dignité de leurs proches, et une volonté du pouvoir à s'auto-amnistier par voie référendaire”. C'est sur cet argument que s'est essentiellement appuyé le MAK dans son appel lancé hier, à travers un communiqué, à boycotter le référendum du 29 septembre prochain. Dans ce même document, les militants du MAK, qui se sont réunis à Ighil Ali pour débattre du projet présidentiel, expliquent que “le MAK a relevé plusieurs incohérences dans la charte pour la la paix et la réconciliation nationale que propose Bouteflika”. Entre autres anomalies qui entourent ce projet de “réconciliation nationale”, le MAK cite “la campagne que mènent le pouvoir et ses relais dans un champ médiatique verrouillé en faveur du oui”. Au sujet de cette consultation dans la région de Kabylie, le MAK est convaincu que “le seul enjeu pour les tenants du régime réside dans le taux de participation” qui ne signifiera pas plus, dans le cas où il serait élevé, autre chose que la normalisation de la Kabylie. D'où donc pour lui la nécessité de boycotter cette consultation. Le seul référendum que le MAK dit accepter est “celui qui demandera de se prononcer sur l'avenir autonomiste de la Kabylie”. Dans sa déclaration, le MAK tient, sur un autre registre, à dénoncer la décision du conseil scientifique de l'université Mouloud-Mammeri d'attribuer le diplôme de docteur honoris causa à Ben Bella. Pour le mouvement que dirige Ferhat Mehenni, “il est inadmissible que l'on pousse l'humiliation de la région jusqu'à honorer son propre bourreau en y associant le prestigieux nom de Mouloud Mammeri que porte l'université de Tizi Ouzou”. Le MAK informe, par ailleurs, de la tenue de son congrès constitutif avant la fin de l'année 2006. Samir Leslous