L'Algérie veut atteindre une croissance normale Moteur de croissance de l'économie, les petites et moyennes entreprises sont l'unique porte de salut pour promouvoir une économie hors hydrocarbures, coupée avec la rente. Créer une entreprise n'est pas chose aisée de nos jours, en raison surtout des lenteurs bureaucratiques et des tonnes de paperasses qui découragent les candidats, même les plus téméraires. D'aucuns considèrent pourtant que les petites et moyennes entreprises sont la seule porte de salut pour promouvoir l'économie algérienne et réduire sa dépendance des exportations des hydrocarbures. Invité, hier, de la Chaîne III, le président du Conseil facultatif de la Pme, Zaïm Ben Sassi, a beaucoup insisté sur ce point, soulignant que l'Algérie est à la traîne et qu'elle doit mettre les bouchées doubles pour rattraper son retard. Jugeant très insuffisant le nombre actuel des Pme qui activent dans le pays, il a déclaré que si l'Algérie veut atteindre une croissance normale, elle doit avoir au moins 2 millions de Pme. D'ailleurs, il trouve normal que l'on parle de pacte de croissance et de tous les problèmes qui freinent le développement économique. «Il est temps de parler de pacte de croissance. Quand on sait qu'en Algérie, nous avons, à peine, entre 600.000 et 700.000 entreprises, ce n'est pas normal du tout. Si l'on veut atteindre une croissance normale il faudrait arriver à 2 millions d'entreprises, au minimum.» L'invité de la radio n'ignore pas, cependant, la difficulté de la tâche. C'est pourquoi il plaide pour des mesures moins contraignantes pour encourager la création de nouvelles entreprises. «Il faudrait créer, aider, soutenir, prendre toutes les mesures nécessaires, en un mot, pour qu'on puisse arriver à créer des Tpbe ou des Pme.» Selon lui, les lourdeurs bureaucratiques découragent les entrepreneurs et refroidissent souvent leur ardeur. Créer une entreprise n'est pas chose facile. Il faut s'armer d'esprit d'initiative et de courage, dit-il, pour surmonter tous les obstacles. Selon lui, «ne devient pas entrepreneur qui veut» L'élaboration d'une cartographie des entreprises algériennes s'avère, du coup, nécessaire pour ne pas dire capitale. Le président du Conseil facultatif de la Pme en est, en tout cas, très convaincu et il a tenu à le faire savoir lors de son passage à la radio «l'élaboration prochaine d'une cartographie des entreprises algériennes permettra une meilleure visibilité aux grandes entreprises et leur facilitera ainsi la prise de décision en la matière» 700.000 Pme et seulement 200 grandes entreprises, c'est très peu pour un pays comme l'Algérie. D'ailleurs, la quasi-totalité des très petites entreprises recensées sont confrontées à des problèmes en matière de management et de financement qui réduisent leurs chances d'accès aux commandes publiques. L'hôte de la Chaîne III n'a pas omis de relever l'importance de la sous-traitance, même s'il estime que cette dernière est «tributaire du degré d'implication des entreprises nationales, grands donneurs d'ordre, et non pas de leurs partenaires étrangers qui recourent systématiquement à des équipements internationaux». Très remonté visiblement contre «les partenaires étrangers qui viennent avec leur stratégie de développement bien arrêtée», il exhorte les gens à ne plus parler d'eux. «Il faut cesser de parler des partenaires étrangers qui viennent avec leur stratégie de développement bien arrêtée. Occupons-nous des grandes entreprises nationales donneurs d'ordre.» Selon lui, «l'investisseur étranger qui se fait toujours accompagner par des équipements étrangers, n'apportera rien en matière de sous-traitance nationale, à part sa contribution à la formation d'une deuxième génération de sous-traitants à long terme.» Le contrat de l'usine Renault, paraphé en 2012 plafonne le taux d'intégration de la production nationale à 42% dans un premier temps, pour monter graduellement à 80%. Zaïm Ben Sassi plaide pour une nouvelle approche basée sur «l'instauration d'une véritable relation de confiance entre grands donneurs d'ordre nationaux et les sous-traitants locaux..» Ceux qui ont travaillé pour la Snvi peuvent apporter beaucoup, a estimé, l'invité de la radio. Soulignant que dans le passé, des sociétés comme Sonatrach et Sonelgaz qui importaient annuellement des centaines de millions de dollars de pièces de rechange, préféraient importer plutôt que de recourir aux services des sous-traitants algériens, M Ben Sassi prône une nouvelle politique qui réhabilite la sous-traitance locale pour réduire les dépenses d'achats de pièces de rechange qui se chiffrent en devises à plusieurs milliards de dollars.