Situation - C'est un sombre tableau du tissu de la petite et moyenne entreprise (PME) algérienne qui a été dressé ce dimanche matin par le président du Conseil consultatif de la PME. «Il est urgent aujourd'hui de promouvoir une économie hors hydrocarbures et cela devrait passer par un pacte de croissance. Le tissu actuel des entreprises est nettement inférieur aux objectifs tracés. Cela est normal sachant qu'on ne prend pas les mesures nécessaires et qu'on on ne fait que du surplace», a révélé Zaïm Benssassi sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. «Nous n'avons rien fait et nous n'avons pas évolué sauf peut-être dans quelques secteurs tels que le BTPH et les travaux publics, un peu pour les transports et les services. Cependant s'agissant de l'industrie, on n'a pas seulement stagné, mais nous avons même reculé. Donc, c'est là, qu'il est impératif de se poser des questions. Espérons que la nouvelle stratégie industrielle qui va être mise en place pourra sauver la mise. Avant d'en arriver là, occupons-nous d'abord des entreprises existantes activant dans le secteur de l'industrie», a-t-il ajouté. «On en compte aujourd'hui seulement quelque 600 000 à 700 000. C'est loin d'être suffisant pour une croissance normale. Il faut absolument atteindre le seuil de deux millions d'entreprises», a-t-il estimé. Pour ce faire, a recommandé le président du Conseil consultatif de la PME, il faut booster et encourager la création d'entreprises en se basant sur la cartographie des PME préalablement établie. «Il est également judicieux de définir les filières créatrices d'emploi et contrecarrer l'attrait des importations», a insisté Zaïm Benssassi pour qui, il est urgent de lever les contraintes qui pèsent lourdement sur les créateurs d'entreprises mais aussi de garantir des facilitations aux jeunes entrepreneurs et consolider l'esprit d'initiative et d'investissement. Il est aussi primordial, à ses dires, d'en finir avec ce slogan : entreprise publique ou privée. «Disons entreprise algérienne tout court», a-t-il précisé. A propos de la sous-traitance et évoquant les quatre pièces que compte intégrer le constructeur français Renault dans la future voiture «algérienne», Zaïm Benssassi n'a souhaité apporter aucun commentaire car cela «l'énervait tout simplement». Pour lui, un constructeur doit avoir des équipementiers. «C'est autour de ces équipementiers qu'on monte des réseaux de sous-traitants. C'est à ce moment-là, qu'on osera parler de véritables sous-traitants dans le cadre du processus d'intégration et non pas seulement de deux à trois pièces à intégrer», a-t-il souligné. Pour étayer ses dires, le président du Conseil consultatif de la PME a cité des sous-traitants ayant déjà accompagné dans le passé la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) ainsi que la PMA (production du matériel agricole) de Constantine.