Encore une fois, et ça fait maintenant trop de fois, la commune de Boudjima se retrouve sans état civil et beaucoup de services. Le siège de la mairie de cette pauvre commune est sous scellé depuis samedi. Excédés par une multitude de problèmes qui ne sont pas pris en charge, les habitants du village Afir ont recouru à ce genre d'action pour manifester leur refus d'être méprisés et ignorés par les élus. Hier encore, l'entrée principale de la mairie était fermée. A l'intérieur, ni les élus ni les employeurs ne s'y trouvaient. A l'origine de la fermeture, les habitants de ce village considéré comme le plus grand centre urbain de la commune, évoquaient l'Etat de la route non praticable qui desserve leur bourgade. Celle-ci est restée sans bitumage depuis plusieurs années. En plus de cet état de fait déplorable, les villageois dénonçaient surtout les deux poids, deux mesures des élus qui ont effectué le bitumage de plusieurs routes desservant des villages et qui sont en bon état. Leur colère est montée lorsqu'ils ont constaté que la route menant vers Yaffajen est refaite alors que celle menant vers Afir est ignorée. En fait, la colère des villageois d'Afir trouve son origine dans le non-bitumage de leur route mais aussi dans le fait de ressentir un certain sentiment de revanche. Il semblerait que beaucoup de citoyens de ce village dont les électeurs sont habituellement hostiles à la tendance politique de la majorité à l'APC ont vu leurs doléances lors des deux précédents mandats rencontrer un certain dédain et mépris. Il n'y a pas si longtemps, les habitants du même village ont fermé le siège de la mairie durant une quinzaine de jours. Durant les mois estivaux, les rues de leur localité étaient jonchées d'ordures. La mairie a brusquement et sans avertissement arrêté la collecte des déchets ménagers des villages du chef-lieu. Pour justifier cette escapade, les élus ont évoqué la surcharge de la décharge communale. La pauvreté de cette commune empêchait, selon l'argumentaire présenté, de payer la facture au niveau de la décharge d'Oued Fali. Elle équivaudrait à pas moins de 600.000 dinars annuellement. La ficelle est trop grosse, car comme affirmaient certains citoyens, la période choisie pour arrêter la collecte coïncidait avec une période estivale qui voit le danger des maladies liées à l'hygiène se multiplier. C'est donc en l'absence totale de sagesse que les décisions sont prises sans prendre en compte la santé des citoyens. Enfin, certains citoyens qui se trouvent pénalisés par la fermeture des mairies finissent petit à petit par incomber la responsabilité aux maires. Des faits moins anodins qu'ils paraissent corroborent cette tendance. Lorsque les villageois d'Afir ont fermé la mairie au mois de septembre dernier, des citoyens ont trouvé malsain et louche la fermeture des antennes situées dans les villages. Il y a comme une volonté de punir les citoyens et une haine avérée envers eux.