La facture alimentaire annuelle s'élevant à 3 milliards de dollars place le secteur agricole au centre des préoccupations des six candidats. Ainsi, Benflis promet que l'Etat assurera la promotion d'un développement intégré du monde rural. En outre, un effort particulier sera fait en direction de la steppe et des Hauts-Plateaux. Côté réglementation, l'ex-chef du gouvernement envisage l'élaboration d'une loi d'orientation agricole pour encadrer le secteur. D'autre part, le candidat n'a pas omis de soulever l'épineux problème du foncier agricole qui «sera pris en charge dans le cadre des principes de sécurisation des fellahs, d'encouragement de l'investissement agricole et de désengagement de l'Etat de l'activité agricole». Pour dynamiser le secteur, Benflis prévoit la définition du statut juridique de la terre à travers l'adoption du système de la concession qui sera en mesure d'apporter aux travailleurs de la terre le sentiment de sécurité, de pérennité et d'élargir l'accession au crédit bancaire. Il est également question de la mise en oeuvre de programmes d'intensification de notre agriculture basée sur les progrès technologiques et la qualification de la main-d'oeuvre. Quant à Bouteflika, il souligne, d'emblée, que l'agriculture continuera de bénéficier du soutien de l'Etat à son développement et à sa modernisation ainsi qu'au développement d'une industrie agroalimentaire compétitive. Pour ce faire, le président sortant déclare que «le foncier agricole sera doté d'un cadre juridique par le système de la concession à long terme de nature à sécuriser l'agriculteur et à lui permettre l'accès au crédit bancaire». Sur un autre chapitre, Bouteflika ambitionne la réalisation de nouveaux barrages et retenues collinaires tout en développant la politique de dessalement de l'eau. Traduisant ses promesses par des chiffres, le président sortant table sur «un minimum de 1.000.000 de mètres cubes par jour d'eau dessalée avant la fin des cinq prochaines années». Djaballah, lui, appelle à une répartition équitable des terres agricoles et à l'encouragement de l'investissement pour optimiser le rendement. Sur le même volet, le candidat islamiste promet d'offrir des avantages particuliers pour les grands investisseurs nationaux et étrangers qui opèrent dans le Sud du pays. Le chef d'El Islah milite, en outre, pour faciliter les financements des agriculteurs en leur accordant des crédits sans intérêts. D'autre part, Djaballah juge primordial de renforcer les capacités de stockage en eau potable. Hanoune qui rame, toute seule, à contre-courant des réformes, met en garde contre «le morcellement de notre intégrité territoriale nationale mettant à l'ordre du jour la remise en cause de la nationalisation des terres agricoles, impliquant le retour du système honni des khamassa». Poursuivant son alerte, la dame de fer algérienne recommande que «la terre algérienne doit rester intègre, propriété collective de la Nation». Toutefois, Hanoune estime que l'Etat doit impulser «une vraie réforme agraire» en conformité avec les besoins de la nation. Rebaïne, quant à lui, envisage une stratégie nationale afin de satisfaire les besoins alimentaires des citoyens et de tenter, par la suite, le pari de l'exportation. Il est prévu, également, une nouvelle politique de l'hydraulique. Pour Sadi, il est urgent de régler la question du foncier agricole. A court terme, le candidat du RCD s'est fixé les objectifs de couvrir une part plus importante des besoins alimentaires de la population, réduire les dépenses des importations, créer de nouveaux postes d'emploi et des opportunités d'investissement. Comme exigence stratégique, Sadi aspire «à réhabiliter la paysannerie et à ériger l'agriculture en levier de développement économique et de stabilisation sociale».