Faire de l'agriculture un moteur de croissance et surtout un moyen pour assurer la sécurité alimentaire de la population. Tel est l'objectif primordial auquel aspire le gouvernement dans le secteur agricole. Au sein de nombreux pays, la sécurité alimentaire est considérée de plus en plus une affaire de souveraineté nationale. L'Algérie n'échappe pas à ce verdict. Notre pays dépend de manière excessive de l'extérieur. La facture alimentaire a évolué de moins de 3 milliards de dollars en 2003 à près de 8 milliards de dollars en 2008. Néanmoins, selon les statistiques des douanes, il est enregistré une relative baisse de la facture alimentaire en 2009. Les importations algériennes en produits alimentaires ont atteint 5,8 milliards de dollars en 2009, contre 7,8 milliards de dollars en 2008, soit une baisse de 25,64%. Mais cela reste tout de même élevé. Cette hausse a touché essentiellement les importations des céréales et du lait. La sécurité alimentaire est au centre des discussions de la 31e session de l'assemblée générale de l'Organisation arabe pour le développement agricole (Oada) qui se tient à Alger entre le 26 et le 29 du mois en cours. Pour faire face à cette coûteuse tendance haussière de la facture alimentaire, le pays s'est engagé dans un programme quinquennal 2009-2014 résumant toute la politique du renouveau agricole et rural avec toutes les ressources nécessaires. Cette stratégie cible le renforcement des programmes d'intensification des cultures stratégiques telles que les céréales, le lait, les viandes, la pomme de terre, la régulation des produits agricoles, la promotion d'un environnement incitatif et sécurisant ces moyens financiers, évalués à 200 milliards de DA/an. Une attention particulière est accordée aux petits exploitants agricoles et aux petits éleveurs à travers un fonds spécial. En 2009, il a été lancé également les contrats de performance des wilayas. “L'année 2009 était l'année du recentrage. Celle de la conférence nationale sur l'agriculture, à Biskra, au cours de laquelle le président de la République avait recentré la place de l'agriculture, les attentes de la nation, les différentes actions pouvant permettre un renouveau agricole et rural.” C'est par ces termes que le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, a entamé son appréciation quant au bilan de l'exercice 2009. C'est à partir de là que toute la politique est tracée pour les cinq années à venir. “C'était aussi une année marquée par une excellente production dans la filière de la céréaliculture, on a atteint les 6,1 millions de tonnes, un chiffre réalisé grâce à une pluviométrie bonne, mais aussi grâce à une série d'actions qui avaient été menées par les agriculteurs sur le terrain et au niveau des coopératives des céréales et des légumes secs”, indiquera-t-il. Le recentrage a touché également les institutions, puisque “nous avons créé un office interprofessionnel des légumes et des viandes. Nous avons recentré l'office des terres agricoles qui est en train de finaliser l'inventaire de toutes les exploitations agricoles relevant du domaine privé de l'Etat en prévision d'une action en profondeur pour les prochains mois, une fois la loi sur la réorganisation des exploitations agricoles adoptée”. L'un des objectifs visés par les actions de recentrage était de donner confiance aux agriculteurs, aux éleveurs et aussi aux investisseurs dans l'agroalimentaire en général et dans l'agro-industrie. “Nous avons réhabilité toute la démarche filière. Nous avons la filière céréale qui commence à se consolider ; également la filière lait, pomme de terre, la filière datte, la filière viande rouge qui se met en place, la filière aviculture également”, souligne-t-il.