Une autre vision des choses L'ancien ministre des Finances s'exprimait à l'occasion de la Journée parlementaire sur la LF 2014 organisée par son parti, le RND. Les perspectives de l'échéance présidentielle «ont beaucoup influencé les prévisions de la loi de finances 2014», a lâché l'ex-ministre des Finances, également membre de l'actuelle direction ou la commission nationale de préparation du 4e congrès du RND, Abdelkrim Harchaoui également cadre du RND. L'ancien ministre des Finances s'exprimait à l'occasion de la Journée parlementaire sur la loi de finances 2014.Cette loi est caractérisée par un populisme exagéré qui risque de mettre en péril l'avenir du pays, a-t-il argumenté. Pour preuve, les transferts sociaux estimés à 1600 milliards de dinars pour l'année 2014, appuie-t-il représentent 20% du budget de l'Etat, soit l'équivalent de 281 milliards de dollars. 400 milliards de dinars affectés pour le soutien pour famille dont 205 pour la subvention des prix de produits de large consommation, 250 milliards pour le soutien des retraites, 315 milliards pour la santé... etc. 942 milliards sont destinés aux exonérations et réductions fiscales, 66 milliards pour le foncier, 620 milliards pour l'électricité, 625 pour le gaz, soit 775 milliards de dinars pour la subvention des prix du carburant. Le total du montant affecté aux subventions tous azimuts est de l'ordre de 4800 milliards de dinars. A cela s'ajoutent les fonds affectés au soutien à l'emploi des jeunes. Par conséquent, fait-il savoir, le déficit du Trésor public en 2014, financé par le FRR atteindra un niveau de 18% et le déficit budgétaire global sera de l'ordre de 3300 milliards de dinars. Eu égard au rythme de la consommation nationale qui augmente de 15% chaque année, le conférencier se demande si on pourra assurer la stabilité et l'approvisionnement du pays qui fait aussi face à la concurrence russe et celle du Qatar dans ce domaine. Sur un autre plan, l'ancien ministre des Finances a estimé que les recettes d'exportation projetées pour l'exercice 2014 sont de l'ordre de 57 milliards de dollars alors qu'elles ont atteint 67 milliards de dollars l'année précédente (2013). Une réduction de 10 milliards de dollars est qualifiée de très «inquiétante» par le conférencier. Cela est d'autant plus inquiétant que les importations augmentent d'année en année frôlant présentement la barre des 50 milliards de dollars. Ceci dit, la politique budgétaire doit assurer la stabilité financière à long terme, sachant que la demande nationale croît également d'année en année. Si le taux de croissance prévu par la LF 2014 est de 4,5%, en revanche, l'ex-grand argentier du pays affirme que l'Algérie a les moyens de faire mieux en ramenant ce taux «aux alentours de 8%». Cela est possible pour peu que «l'Etat assume ces responsabilités en ôtant les entraves à l'investissement à l'exemple du sempiternel problème relatif au foncier». Concernant le volet social, M.Harchaoui déplore que plus de 1,6 million d'Algériens émargent au filet social dans des conditions de précarité. L'utilisation à bon escient des ressources nationales commande à l'Etat de créer plutôt des vrais postes de travail, des emplois durables. Concernant les agrégats monétaires et financiers, il est noté que les réserves de change prévues à la clôture de l'année 2013, un montant du reste non disponible pour la distribution est évalué à 206 milliards de dollars. Tout en rappelant que la contrepartie en dinars de ce magot est déjà émise en circulation, il souligne que la seule masse monétaire d'épargne disponible se trouve au niveau du Fonds de régulation des recettes, FRR. Si initialement, le recours à ce fonds est prévu en cas d'effondrement des cours du baril, force est de constater qu'on puise déjà dans les comptes de ce fonds alors que les prix du pétrole ont dépassé les 107 dollars.