Le secteur souffre de la politique menée par les autorités concernées. Plusieurs sociétés spécialisées dans le domaine de la production médicamenteuse se sont vues du jour au lendemain dans l'obligation de réduire leurs personnels au strict minimum. Cela est dû à la situation financière difficiles de ces sociétés. La situation où se trouve l'entreprise des produits pharmaceutiques Lad Pharma, est un exemple illustrant. Selon M.Chebila, responsable au sein de cette entreprise, Lad Pharma a été contrainte, au mois de janvier dernier, de compresser 45 personnes et ce n'est que la première vague. Notre interlocuteur a indiqué que cela est causé par la politique menée par l'Etat algérien, «car la sécurité sociale refuse de débourser 70% de nos produits, sous prétexte que leur coût est élevé» a déclaré M.Chebila avant de poursuivre «la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) nous a annoncé qu'elle a un montant de 19 milliards de dinars à débourser en 2000, 22,7 milliards en 2002, 33 milliards en 2003 et enfin 36 milliards de dinars en 2004, ce chiffre a augmenté de 14 milliards de dinars en trois ans». M.Chebila se demande comment ce chiffre, censé diminuer, a augmenté alors que des produits génériques locaux comme ceux de Lad Pharma, entre autres, ne sont pas remboursables. Toujours selon notre interlocuteur, «l'Etat algérien tend à favoriser davantage les sociétés étrangères, ces dernières ne cherchent qu'à ruiner et phagocyter les entreprises locales afin de devenir maître dans les marchés algériens». En l'absence du monopole de l'Etat, le marché national, couvrant 13% seulement de la demande, se retrouve de plus en plus envahi par les produits étrangers, «et ceci n'est ni dans l'intérêt du patient ni de celui de la sécurité sociale, notamment au moment où les ministres de la Santé et du Travail prétendent vouloir pérenniser la sécurité sociale».