Même si les professionnels du secteur rejettent le mot «pénurie», il n'en demeure pas moins que périodiquement les citoyens s'entendent dire dans les pharmacies que le médicament recherché enregistre un manque. Une situation aux causes multiples et qui n'a que trop duré. La disponibilité des médicaments continue à poser problème dans notre pays. En dépit des autorisations d'importation et de production accordées à des dizaines d'opérateurs, les malades peinent toujours à trouver les traitements dont ils ont besoin. Régulièrement, des ruptures de stock sont enregistrées un peu partout à travers le pays. De l'avis des professionnels du secteur, cette situation est très fréquente et n'a rien d'inquiétant dans la mesure où elle ne dure pas longtemps. «On ne peut pas parler de pénurie quand un produit n'est pas disponible au niveau des officines pendant 24 ou 48 heures», soulignent-ils. «L'année dernière par exemple, plusieurs produits étaient introuvables dans les pharmacies durant quelques jours, mais le problème n'a pas tardé à être réglé», affirme à ce propos un responsable d'une société privée spécialisée dans la production de médicaments rencontré en marge du 9e Forum de la formation médicale qui s'est tenu, récemment, aux Palais des expositions, aux Pins maritimes, à Alger. Cela étant, des médicaments ont complètement disparu des étagères des officines pendant des semaines à la fin de l'été dernier. Il s'agit notamment de l'insuline, des anti-coagulants et des laxatifs. Selon des pharmaciens, la pénurie de l'insuline était telle que de nombreux diabétiques ont été contraints de réduire au minimum leur traitement pendant des jours, prenant ainsi d'énormes risques. Leur santé pouvait se dégrader à tout moment, en effet. Cela n'a pas été le cas, fort heureusement. Mais les leçons doivent être tirées au plus vite, car c'est de la santé de millions de citoyens qu'il s'agit. Les responsables du secteur de la santé doivent se pencher sérieusement sur le problème et lui trouver des solutions durables. Cela passe, sans doute, par deux questions principales : à quel niveau se situe le dysfonctionnement et à qui profitent ces pénuries ? Le moins que l'on puisse dire est qu'il est anormal que les malades ne trouvent pas leurs traitements au niveau des officines alors que la facture d'importation des médicaments ne cesse d'augmenter d'année en année. Pour rappel, elle s'est élevée à 1,4 milliard de dollars en 2007.